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Roshi Bhadain: «Kailash Trilochun devra s’expliquer»

15 août 2016, 21:30

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Roshi Bhadain: «Kailash Trilochun devra s’expliquer»

Les jours de Me Kailash Trilochun à la tête de la Financial Intelligence Unit (FIU) sont-ils comptés? À ce stade, aucun élément de réponse précis. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le beau-frère du ministre Nando Bodha «irrite» le gouvernement. Il nous revient d’ailleurs que dans les plus hautes sphères gouvernementales, l’on entend bien avoir des explications sur la somme de Rs 19 millions qu’il a réclamée à l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA).

Entre-temps, le ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance va entamer une Good Governance Review sur l’ICTA concernant les honoraires payés à Me Kailash Trilochun. C’est ce qu’a révélé Roshi Bhadain à l’express.

L’enquête devrait débuter dès le mardi 16 août. Elle vise à comprendre toutes les étapes qui ont mené au paiement des Rs 19 millions à Me Kailash Trilochun en guise d’honoraires. «Nous entendrons également les explications du principal concerné», ajoute-t-il.

Il s’agit, dit le ministre des Services financiers, d’«établir les faits, c’est-à-dire savoir comment le montant a été décidé, comment le conseil d’administration de l’ICTA est arrivé à ce chiffre, sur quoi il s’est fondé pour arriver à ce montant». Et à en croire Roshi Bhadain, l’enquête devrait être bouclée au plus vite. «Les résultats de l’enquête seront par la suite présentés au Conseil des ministres afin qu’une décision soit prise

Ce n’est pas tout. Des Good Governance Reviews seront également entreprises sur tous les organismes parapublics. Objectif: harmoniser les procédures pour le paiement des frais. En effet, pour le moment, chaque organisme procède selon ses propres critères. Le scandale des Rs 19 millions «est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase».

Contrat de trois ans

Toutefois, Roshi Bhadain rappelle que «ce n’est pas la première fois que ce genre de chose se produit. Depuis plusieurs années, et même sous l’ancien gouvernement, plusieurs paiements ont été effectués au détriment des fonds publics. L’idée est de faire prévaloir la bonne gouvernance pour qu’il n’y ait plus d’abus en ce qui concerne les fonds publics».

Une question subsiste :  Me Kailash Trilochun gardera-t-il son poste de président du board de la FIU, qui tombe directement sous la tutelle du ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance?  Roshi Bhadain soutient que ce n’est pas de son ressort.

Il précise que «si une décision doit être prise, elle doit l’être conformément à Financial and Anti-Money Laundering Act. Selon les dispositions de la loi, le Chairman est nommé par le président de la République sur recommandation du Premier ministre, en consultation avec le leader de l’opposition. C’est donc à ce niveau que la décision devrait être prise». Me Kailash Trilochun occupe le poste de Chairman de la FIU depuis le 22 avril 2015, après avoir signé un contrat de trois ans contre une rémunération mensuelle de  Rs 54 600, selon un article paru dans l’édition de l’express-dimanche du 14 août.

Pour rappel, c’est le mardi 9 août, en réponse à une question du député du Mouvement militant mauricien Reza Uteem que le Premier ministre avait révélé les honoraires réclamés par Me Kailash Trilochun pour représenter les intérêts de l’ICTA dans un procès contre Emtel. Sir Anerood Jugnauth s’était même dit «choqué» par cette somme.

Peu après, nous apprenions que  l’ICTA, la Road Development Authority, ainsi que la Mauritius Shipping Corporation Ltd, organismes qui avaient retenu les services de Me Kailash Trilochun, ont tous décidé de mettre un terme à son contrat.

Le MSM fait profil bas, Yerrigadoo et Bhadain prennent position

Sur le plan politique, seuls deux membres du gouvernement, soit Roshi Bhadain et l’Attorney General Ravi Yerrigadoo, ont pris position contre Me Kailash Trilochun. Les autres ministres ont choisi de faire profil bas.

Si Roshi Bhadain s’est exprimé sur le scandale des Rs 19 millions, Ravi Yerrigadoo avait, lui, fait une virulente sortie contre l’avocat en juillet par le biais d’un communiqué émis par le bureau de l’Attorney  General. Le Chairman de la FIU avait allégué que la Law Officer’s Act avait été amendée, sans que quiconque n’en soit informé, afin de permettre aux avocats du State Law Office (SLO) de représenter, à leur propre compte, les organismes parapublics. Et que ces amendements avaient été faits par le bureau de l’Attorney General.

Le communiqué du bureau de l’Attorney General avait qualifié les propos de Me Trilochun de «gratuits, infects et sans fondement» et indiqué que ceux-ci «portent atteinte à l’intégrité professionnelle et personnelle des avocats du SLO».