Qui dit vrai ? Un Mauricien et une Algérienne sont au cœur d’une affaire de… cœur! C’est sur un site de rencontre que la ressortissante étrangère, âgée d’une quarantaine d’années, fait connaissance avec le Mauricien, la cinquantaine. Les deux sympathisent et finissent par éprouver des sentiments partagés. Trois ans plus tard, la quadragénaire débarque à Maurice. Elle dit y être venue pour se marier avec le Mauricien. Un nikkah (NdlR, mariage religieux islamique) aurait même été célébré. Ce que réfute le Mauricien. Résultat: l’Algérienne repart dans son pays et l’accuse d’escroquerie et du vol de ses biens. Le quinquagénaire, lui, affirme qu’elle ment et qu’il n’a jamais été question de mariage. Ni de vol.

Le 17 juillet, l’Algérienne prend l’avion pour Maurice. Elle est accompagnée de sa fille, âgée de 9 ans. Le lendemain, elles débarquent à Plaisance, où les attendait le prétendant de la ressortissante étrangère. Cette dernière se rappelle que, pendant ces trois ans, le Mauricien «avait l’air très amoureux». Les deux tourtereaux ne rataient d’ailleurs pas une occasion de s’appeler.

L’Algérienne affirme que la décision de s’unir avait été prise au début de l’année. Et que le Mauricien lui aurait proposé de venir à Maurice pour se marier. Ses parents auraient été contre cette idée, mais elle les aurait convaincus. «Ils me disaient que Maurice, c’est loin. J’ai essayé de leur faire comprendre que tout allait bien se passer. J’ai malheureusement contrarié mes parents», soupire la quadragénaire, que nous avons contactée au téléphone.

«Sans nourriture»

«Après l’aéroport, il nous a emmenées chez lui, dans les hautes Plaines-Wilhems, où il vit avec son fils de 28 ans. Il avait l’air emballé. Il avait tout préparé pour notre arrivée.» Or, quatre jours plus tard, l’Algérienne aurait constaté un changement dans l’attitude de son futur époux. «Il a commencé à ne plus nous donner à manger. Ma fille passait des journées le ventre vide. Quand je lui ai fait des reproches, il m’a dit qu’il n’avait pas d’argent sur lui, alors qu’il avait pris tout l’argent que j’avais emmené avec moi, soi-disant pour l’échanger contre des devises mauriciennes», explique-t-elle.

Selon ses dires, le samedi 23 juillet, elle aurait appris que son prétendant avait déjà entrepris des démarches pour contracter un nikkah avec elle. Qui aurait été ensuite célébré. «Je pensais qu’il était sérieux. Et qu’il allait bientôt effectuer les démarches pour un mariage civil. Mais je suis tombée des nues devant son attitude peu après.»

Dans la semaine qui suit, alors qu’un fonctionnaire de l’état civil leur explique qu’elle devra obtenir la prolongation de son visa, le quinquagénaire aurait refusé d’accorder son soutien à cette idée. «Je n’ai pas compris pourquoi il ne voulait pas que je reste. Ce n’est qu’après qu’il a montré son vrai visage. Il n’était pas celui que j’avais connu. Je ne pouvais rien contre lui.»

C’était sa première visite à Maurice et elle n’avait personne vers qui se tourner. Ce qui fait qu’elle aurait fini par se soumettre à la volonté du Mauricien. «Il avait confisqué mes bijoux, mes vêtements, mes biens ainsi que mes affaires personnelles. Il m’a d’abord dit qu’il me les rendra quand je reviendrais à Maurice pour le mariage civil.»

«Je ne l’ai pas arnaquée. Elle n’a même pas apporté de bijoux avec elle!»

Le 1er août, soit moins de deux semaines après son arrivée, elle reprend l’avion pour l’Algérie. Son vol est prévu pour 16 heures. «Mais pour se débarrasser de nous, ma fille et moi, il nous a déposées à l’aéroport à 11 heures, sans rien à manger.» Arrivée dans son pays, elle a appelé le Mauricien, qui lui aurait dit de couper tout contact avec lui et de faire une croix sur les affaires qu’elle avait laissées à Maurice. «Nous sommes traumatisées, ma fille et moi. On n’arrive plus à fermer l’œil de la nuit. Je suis sans le sou et je n’ai pas de quoi envoyer ma fille à l’école», se lamente-t-elle. Elle compte écrire au Commissaire de police pour rapporter ce qui serait, selon elle, un cas d’escroquerie et de vol.

Pour sa défense, le Mauricien explique qu’effectivement l’Algérienne et lui se sont connus via un site de rencontre. «Il n’a jamais été question d’amour ou de mariage. Elle m’a dit vouloir découvrir le pays et elle a décidé de venir en vacances à Maurice», confie ce quinquagénaire de Curepipe. En arrivant à Maurice, il aurait tout fait pour que les vacances de l’Algérienne se passent bien. «Mais elle m’a fait comprendre qu’elle voulait fuir l’Algérie pour rester à Maurice. Ce n’était pas possible. Comment je pouvais faire ça? Et sa fille ne pouvait s’adapter à notre vie», confie-t-il.

Il soutient avoir appelé la sœur de l’Algérienne et, à travers cette dernière, il a appris que ses proches n’étaient pas au courant de sa visite à Maurice. Ils croyaient qu’elle s’était rendue en France. «Je ne l’ai pas arnaquée. Elle n’a même pas apporté de bijoux avec elle!»