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Bernard Mongelard: «Pour une bonne partie de notre clientèle étrangère, la sécurité est le critère premier»

17 août 2016, 13:04

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Bernard Mongelard: «Pour une bonne partie de notre clientèle étrangère, la sécurité est le critère premier»

Le directeur du projet immobilier Les Dômes d’Albion commente la performance du secteur du Property Development Scheme (PDS) qui, selon lui, a enregistré une légère reprise depuis le début de cette année.

Quel regard portez-vous sur la performance du secteur tombant sous le PDS depuis l’année dernière ?

On peut constater qu’il y a eu une petite stagnation il y a une année environ. Mais on dirait que depuis les six derniers mois, les choses ont repris. La toute première raison étant le climat économique en Europe ; les gens veulent fuir le Vieux continent pour des raisons fiscales. Il y a beaucoup de gens qui sont à la recherche d’une résidence secondaire pour vivre leur retraite hors de l’Europe. C’est que nous voyons à notre niveau.

Cela représente de belles occasions d’affaires, n’est-ce pas ?

Ça dépend. Il n’y a pas que Maurice sur le marché de l’immobilier. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi d’autres pays qui proposent des projets immobiliers. Nous faisons face à une compétition féroce sur le plan international. Alors il faut pouvoir proposer un produit adéquat à ceux qui veulent bouger de leur pays à un pays étranger. Maurice est bilingue ; c’est un gros avantage car on n’attire pas seulement la clientèle française mais aussi des clients africains, quoique jusqu’à l’heure nous n’avons pas vraiment de clients sud-africains pour notre projet à nous. Les bénéfices fiscaux sont d’autres gros avantages qu’on a au pays.

Qu’est qui a vraiment changé pendant ces six derniers mois ?

Depuis le début de cette année les choses ont commencé à bouger considérablement. Nous avons vu un intérêt grandissant des acquéreurs en Europe, d’où notre stratégie de nous impliquer davantage sur ce marché.

Cette tendance se maintiendra-t-elle, selon vous ?

Je pense que cela se maintiendra pendant quelque temps encore. Mais bien sûr, il ne faut pas se leurrer. Nous avons eu des clients pour qui la sécurité est le critère principal. On fera tout ce qu’on veut mais si Maurice ne préserve pas cet aspect de sécurité, rien ne va marcher.

Les promoteurs immobiliers ont souvent tendance à se plaindre par rapport aux obstacles administratifs. Y en a-t-il autant que cela ?

Je ne dirais pas le contraire. C’est vrai qu’à notre niveau, nous  avons fait face à beaucoup d’obstacles dès le début et les obstacles administratifs sont ceux qui nous ont beaucoup fait souffrir. Il y existe toujours une lenteur administrative qui n’a pas encore été résolue.

Pourtant, dans le dernier discours budgétaire, le gouvernement a signalé que des projets seront ‘fast-tracked’…

On entend toujours cela, mais peut-on imaginer qu’une lettre sortant de la réception prenne une semaine entière pour atterrir dans le bureau de la personne concernée ? C’est surtout ceci qui ralentit les travaux. Il faut comprendre qu’on a aujourd’hui affaire à des gens qui n’ont pas de temps à perdre. Ils ont acheté un bien à Maurice, ils veulent que les choses se fassent correctement et rapidement.

Ils ne veulent pas avoir à s’inquiéter de problèmes administratifs. Et souvent, ce sont des gens qui vont venir ouvrir des entreprises à Maurice, créer de l’emploi et développer davantage le pays. Alors, il faut vraiment trouver un moyen de changer la façon dont on traite des problèmes administratifs.

Et les mesures budgétaires, en êtes-vous satisfait ?

On accueille à bras ouverts toutes les mesures positives du Budget. Mais encore faut-il exécuter ces mesures. Nous sommes des développeurs et des investisseurs.  Nous sommes heureux de ces mesures mais aussi longtemps qu’elles ne sont pas mises en pratique, cela ne sert à rien de l’annoncer dans le Budget.

Y a-t-il une saturation dans le secteur du PDS à Maurice ?

Il faut comprendre qu’il y a beaucoup de projets qui sont à l’étape du plan, mais qui n’ont toujours pas abouti. Maintenant il faut voir ce qui est saturé. Les petites maisons le sont définitivement, mais je ne crois pas que ce soit le cas pour les nouveaux projets qui s’accompagnent de concepts uniques.

Les Mauriciens se montrent-ils aussi intéressés par votre projet ? Y a-t-il un marché local porteur ?

Je pense que c’est un très petit marché, mais je ne veux pas dire que c’est un marché difficile. C’est certainement un très petit marché comparé aux marchés à l’étranger. Nous avons à ce stade un Mauricien qui a fait l’acquisition d’une de nos propriétés. Comme il s’agit d’un concept unique à Maurice, nous avons quand même eu du mal à proposer nos offres aux Mauriciens. Leur première réaction est qu’ils ne pourront ajouter un étage à la maison car la toiture est en forme de dôme.

Comment se porte le marché à l’étranger ?

Honnêtement, c’est devenu très difficile de pénétrer un marché étranger et de cibler une clientèle spécifique, surtout pour un projet comme le nôtre. Nous avons déjà des agences en Europe mais nous avons beaucoup de clients qui nous ont contactés directement sur notre portail. Ce sont des gens très sélectifs et qui veulent une réponse toute de suite. Ce sont aussi des gens qui ont réalisé que c’est un très gros avantage de négocier avec une seule personne.

Par contre, il y a plusieurs personnes en France qui ne savent pas qu’elles peuvent acheter à Maurice. Cela aurait dû être la responsabilité des autorités de populariser l’ouverture de Maurice à l’étranger.

Quels sont les marchés porteurs selon vous ?

La France, la Belgique, l’Andorre et l’Écosse. Mais c’est assez surprenant de voir qu’on n’a jamais eu de Réunionnais.

Pour quelle raison ?

Les Réunionnais préfèrent des maisons situées près d’un environnement commercial alors qu’ici le concept est différent. Notre projet se situe plutôt dans un environnement pour des gens souhaitant une atmosphère tranquille et paisible. Ainsi, nous ciblons surtout les petites familles et les retraités.

Le gouvernement a fait une croix sur le projet Heritage City. Celui-ci aurait-il concurrencé les projets tombant sous le PDS ?

Pas vraiment. Heritage City était tout à fait un concept différent qui aurait attiré plutôt des Mauriciens alors que ceux qui tombent sous le PDS attirent des étrangers.