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Heritage City: Bhadain oriente la police vers le timing de Sanspeur
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Heritage City: Bhadain oriente la police vers le timing de Sanspeur
En quelle capacité Gérard Sanspeur a-t-il soumis un rapport au secrétaire financier, détruisant le projet Heritage City? C’est la question centrale de l’enquête du Central Criminal Investigation Department (CCID) après la plainte de Roshi Bhadain contre le Senior Adviser du ministre des Finances.
En effet, dans le courriel publié par l’express, jeudi, il y a un détail qui est passé presque inaperçu : la date. C’est le 18 mai que Gérard Sanspeur a soumis son rapport «anti-Heritage» à Dev Manraj. Or, à cette époque, Pravind Jugnauth n’était pas ministre des Finances (NdlR, SAJ avait conservé ce portefeuille et Pravind Jugnauth n’avait pas encore été acquitté dans l’affaire MedPoint) et Gérard Sanspeur n’était pas encore Chairman de la State Land Development Company (SLDC), un des partenaires du projet Heritage City.
Autre orientation de l’enquête : Gérard Sanspeur n’était pas encore un membre du conseil d’administration de Heritage City Co. Ltd, la compagnie détenue par l’État et qui chapeaute tout le projet. Ses tentatives d’influer sur les décisions du conseil d’administration «from outside» constituent-elles une possible infraction à la Companies Act? La police devra le déterminer.
Enfin, l’enquête pourrait aussi prendre la direction du projet Hermès. Lors de sa conférence de presse, dans la soirée du 5 août, quand les journalistes lui avaient demandé si le projet Heritage City allait nuire aux autres développeurs fonciers, Roshi Bhadain avait répondu: «Je sais juste que l’État, avec Heritage City, allait pratiquer les meilleurs prix du marché. À côté, il y aura le projet Hermès qui est plus menacé par le Bagatelle Dam que les terres d’Heritage. Il faudra surveiller si M. Sanspeur, Chairman du Board of Investment, donnera la letter of intent aux promoteurs d’Hermès.»
Feu vert
Depuis ce jour, Gérard Sanspeur ne parle plus publiquement et les promoteurs d’Hermès ont déclaré à l’express, une semaine après cette déclaration de Roshi Bhadain, qu’ils n’avaient pas «entendu» cette partie de sa conférence de presse. Mais il a été établi jeudi, dans l’article de l’express, que Gérard Sanspeur «s’inquiétait» qu’«Hermès Properties intends to develop a smart city project over an extent of 93 arpents of land adjoining part of the proposed site for Heritage City. Compulsory acquisition will impact on part of the land under ownership of Hermes Properties Ltd». Le CCID devra établir si les agissements de Gérard Sanspeur contre le projet Heritage City, alors qu’il est Chairman du Board of Investment qui doit donner son feu vert à Hermès, auraient pu favoriser ce dernier au détriment de l’État.
Roshi Bhadain, lui, crie au complot. Dans sa déposition au CCID, il accuse Gérard Sanspeur de vouloir nuire à son image et à son intégrité. Son objectif, selon le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, était de faire capoter le projet. Pour arriver à ses «fins illégales», allègue Roshi Bhadain dans sa déposition, Gérard Sanspeur a «agi en dehors de la loi, préparé des documents qui ne sont pas officiels, fait fuiter des informations et des intox dans la presse».
Or, s’insurge le ministre, ce projet a eu l’aval du Conseil des ministres sous les recommandations d’un High- Powered Committee, composé du chef de la fonction publique, du Solicitor General et du Financial Secretary, comme l’exige l’article 3 de la Public Procurement Act. Dans sa déposition, Roshi Bhadain avance que Gérard Sanspeur n’agirait pas seul et qu’il ne serait pas non plus la seule victime puisque les agissements de «Sanspeur and others» ternissent l’image de tous ceux qui ont travaillé sur le projet Heritage City.
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