En l’an 2022, durant la nuit de la Purge, la jeune Charlie Roan assiste impuissante au masssacre de toute sa famille. Elle en est la seule survivante, sa mère ayant été forcée de décider qui de ses enfants sera épargné. Dix-huit ans plus tard, les États-Unis se préparent pour une nouvelle nuit de la Purge. Il y a même des touristes venus exprès pour participer à l’évènement. Mais, dans la capitale, des émeutes éclatent, certains affirmant que les Nouveaux Pères Fondateurs se servent de la Purge pour s’enrichir. C’est aussi l’opinion de Charlie Roan devenue sénatrice et candidate aux élections présidentielles toutes proches. Avec une campagne basée sur l’abrogation de la Purge, Charlie est en tête dans les sondages, devant Edwidge Owens, candidat du parti des Nouveaux Pères Fondateurs. C’est pourquoi ces derniers décident d’utiliser la Purge pour éliminer physiquement cette candidate qui les gêne…

La note: 6/10

Trilogie sur une société américaine dégénérée qui clame le droit à une purge annuelle pour équilibrer les abus sociaux, se débarrasser des parasites et des mauvaises graines, American Nightmare a forgé son pernicieux suspense sur des ressorts politiques de dystopie réaliste, transformant un procédé barbare en une sorte de «Halloween pour adultes».

Et après deux volets ayant connu un succès relatif, nous voilà donc avec un troisième épisode toujours écrit et réalisé par le cinéaste James DeMonaco. Sauf que cette fois, le réalisateur s’appuie sur l’arrière-plan politique des élections américaines pour donner davantage de teneur à son discours.

Le chapitre 3 s’intéresse donc non seulement aux petits (et gros) meurtres entre amis de la Purge, mais aussi à l’opposition naissante, qu’elle soit politique ou citoyenne, sous toutes ses formes. Il y a une sorte d’écho aux combats pour les droits civiques d’il y a quelques décennies aux États-Unis, mais aussi au racisme étatique qui était alors courant (l’élite dans ce film est principalement blanche, alors que les principaux acteurs de la résistance citoyenne sont noirs). La grosse différence entre ce film et l’histoire américaine est qu’ici, tous les protagonistes, qu’ils soient pour ou contre la Purge, règlent leurs problèmes dans le sang (il ne faut tout de même pas oublier qu’il s’agit d’un film de genre !).

La violence est omniprésente et déborde dans une société en ébullition, où la jeunesse perd ses repères et le «tourisme de la mort» devient une attraction à la mode. Pire, l’acte d’assassiner devient un jeu morbide où il faut recourir à l’imagination d’un scénariste de cinéma pour tuer son prochain de la manière la plus originale qui soit.

Le souci, c’est que le film tente par moments de s’élever au-dessus des autres réalisations du genre, justement avec sa vérité politiquement incorrecte et l’éthique de certains de ses personnages. Certains de ses acteurs font également leur maximum pour donner vie aux personnages souvent caricaturaux, en particulier Frank Grillo et Elizabeth Mitchell, mais on finit toujours par revenir à des accès de violence plutôt déroutants parce qu’ils semblent avoir été ajoutés après coup.

Au final, ce film est à mi-chemin entre violence gratuite et réflexion profonde sur une société en décadence, sans jamais pencher totalement d’un côté ou d’un autre. Un joli numéro d’équilibriste qui laisse toutefois sur sa faim. À voir pour les amateurs de violence pas totalement gratuite et de thrillers relativement bien ficelés.

Fiche technique

Titre original : The Purge 3

Genre : Thriller, Action

Durée : 1 h 45

De : James DeMonaco

Avec : Frank Grillo, Eli- zabeth Mitchell, Christy Coco, Mykelti Willaimson, Joseph Julian, Betty Gabriel, Terry Serpico, Raynond J. Barry, Edwin Hodge, Kyle Secor

Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle