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Échanges commerciaux: pourquoi les exportations vers la Turquie n’ont pas décollé
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Échanges commerciaux: pourquoi les exportations vers la Turquie n’ont pas décollé
Le constat est pour le moins mitigé. Les échanges commerciaux entre la Turquie et Maurice demeurent pour l’heure en faveur de la Turquie. Nos exportations étant minimes sur ce marché, en comparaison de ce que l’on importe. Un bref coup d’oeil aux chiffres donne le ton: Maurice a importé pour une valeur totale de Rs 1,5 milliard de produits en provenance de la Turquie en 2015, alors que le montant des exportations vers ce pays n’est que de… Rs 123,3 millions.
Ce point a été soulevé lors de la troisième Turkey-Mauritius Business Meet, qui s’est tenue le jeudi 18 août au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice. L’objectif de cette rencontre était de promouvoir davantage d’échanges entre les compagnies turques et mauriciennes. Une délégation de 15 entreprises turques du Foreign Economic Relations Board of Turkey (DEiK) a fait le déplacement pour la troisième fois en deux ans.
Qu’est-ce qui freine les exportations vers la Turquie? Comment faire décoller ce marché? Pour Arvind Radhakrishna, Chief Executive Officer (CEO) d’Enterprise Mauritius, les raisons sont multiples. Il s’agit notamment de la compétition avec ses pays avoisinants mais aussi le fait que ce pays est lui-même un gros exportateur, surtout dans le secteur textile.
Mais le potentiel pour Maurice est bien là, selon le CEO d’Enterprise Mauritius. «Il y a énormément de potentiel au niveau agroalimentaire, dans le rhum ou encore le textile», souligne-t-il. Enterprise Mauritius a participé à une foire l’année dernière. «Nous préparons actuellement un buyers-sellers meeting qui devrait se tenir à Istanbul. Nous n’avons pas encore arrêté de date pour le moment», ajoute Arvind Radhakrishna.
Pas de lien historique
Chandan Jankee, ambassadeur de Maurice en Allemagne, qui s’occupe également de la Turquie, se veut, pour sa part, rassurant. Selon lui, le principal problème c’est que, pour l’heure, la Turquie demeure un nouveau marché pour Maurice, comparé aux États-Unis ou à la France et la Grande-Bretagne, nos principaux marchés d’exportation. De plus, contrairement à la Grande-Bretagne ou encore la France, la Turquie n’est pas un pays avec lequel Maurice a un lien historique. Ce qui expliquerait en partie le décollage plutôt lent de ce marché pour lui. «C’est un processus qui va prendre du temps. À notre niveau, on fait tout pour promouvoir la diplomatie économique, conformément à la stratégie du ministre des Affaires étrangères.»
Toutefois, une source du secteur de l’exportation donne une tout autre version du problème. «L’accord de libre-échange que nous avons signé avec la Turquie est bien plus à son avantage qu’au nôtre. Il faut aussi souligner que c’est un marché conservateur, qui est très difficile à pénétrer pour les entreprises mauriciennes», souligne notre source qui a tenu à garder l’anonymat. Pour remédier à cette situation, Narainduth Boodhoo, responsable de la Trade Policy Unit au sein du ministère des Affaires étrangères, a annoncé, lors de la Turkey-Mauritius Business Meet, que l’accord de libre-échange devrait être revu pour booster nos exportations vers la Turquie.
Appareils électroniques, produits cosmétiques et autres
Selon les chiffres comptabilisés par Statistics Mauritius, les plus gros items d’importation de la Turquie comprennent les produits agroalimentaires, les appareils électroniques ou encore les produits cosmétiques. Le montant total des exportations vers ce marché en 2015 était de Rs 123,3 millions. Sous l’accord de libre-échange ratifié en 2013, Maurice peut exporter plusieurs produits hors taxes sur le marché turc, notamment les bijoux, les articles en cuir, le textile et l’habillement.
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