Quel est votre constat de la situation à Rodrigues à ce jour ?
Le nombre de cas recensés continue d’augmenter et nous attendons de pouvoir démarrer la campagne de vaccination demain (NdlR : lundi) et cette campagne ne s’arrêtera que quand tous les animaux pourront être vaccinés.

Votre époux et vous êtes les seuls vétérinaires de Rodrigues. Aviez-vous pris note des premiers cas de maladie avant qu’elle ne se répande ?
Les premiers cas sont apparus dans une région qui s’appelle Roseaux et où l’on avait eu des cas d’empoisonnement. Nous pensions que ces neuf premiers cas étaient aussi des cas d’empoisonnement mais nous avons vite remarqué qu’il s’agissait d’autre chose et nous avons informé les autorités concernées.

Il y avait ces neuf cas et après le weekend nous avons eu 15 nouveaux cas en un seul jour. C’est là que nous avons sollicité l’aide de Maurice. Au début, nous n’avons pas suspecté que c’était la fièvre aphteuse car beaucoup d’autres maladies présentent les mêmes symptômes. Nous avons demandé à Maurice de faire des tests et ensuite d’autres vétérinaires sont venus nous prêter mainforte.

Le 1er août, Maurice a reçu une cargaison d’animaux malades. Les cargaisons sont-elles vérifiées avant d’être envoyées à Maurice ?
Nous examinons les animaux à Rodrigues avant, oui. Pour cette cargaison, les animaux n’ont pas montré les signes de la maladie. Les symptômes ont dû apparaître lors du voyage.

Les autorités mauriciennes disent ne pas avoir donné le feu vert pour l’abattage qui avait déjà commencé ici…
C’était une décision du comité de crise.

Y a-t-il une leçon à tirer de ce drame ?
Nous ne pouvons pas dire que cette maladie ne reviendra pas ou qu’il n’y aura pas une nouvelle maladie. Nous devons seulement rester très vigilants.