Conflit d’intérêts ou pas ? Me Kailash Trilochun représente le commissaire de police dans l’affaire Sun Tan, qui l’oppose au Directeur des poursuites publiques. Or, l’homme de loi, qui se trouve actuellement en Afrique du Sud, fait face à un notice of arrest upon arrival.

Me Raouf Gulbul, que nous avons sollicité, récuse d’emblée la question de conflit d’intérêts. «C’est un terme légal. Ce n’est pas le commissaire de police qui a décidé d’interroger Me Trilochun», explique-t-il. Il fait ressortir que le commissaire a initié plusieurs enquêtes et arrestations sur des hauts gradés de la force policière. S’il y avait conflit d’intérêts, souligne l’avocat, «le commissaire de police ne pourrait pas effectuer des arrestations».

Dans la foulée, Me Raouf Gulbul indique que le terme notice of arrest upon arrival ne veut pas dire que Me Kailash Trilochun sera inculpé à sa descente d’avion. Cela signifie simplement qu’il sera convoqué pour un interrogatoire. Même son de cloche du côté de Me Yousuf Mohamed, Senior Counsel.

N’empêche, estime un membre du barreau sous le couvert de l’anonymat, Me Kailash Trilochun devrait se retirer de l’affaire Sun Tan. Car, bien qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêts à strictement parler, «cela créera la perception de conflit d’intérêts», fait-il valoir. En effet, au vu de l’enquête policière sur l’agression du Chairman de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA), «ce serait judicieux de la part de Me Trilochun de demander à ne plus représenter Mario Nobin dans l’affaire Sun Tan. Sinon, il y aura une perception de biais», relève l’avocat. D’autres hommes de loi sont, eux, d’avis qu’il s’agit là d’une question éthique et que Me Trilochun devrait se retirer de cette affaire.