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Trafic de Subutex: «D’importantes sommes d’argent versées sur le compte de Legallant»

23 août 2016, 18:24

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Trafic de Subutex: «D’importantes sommes d’argent versées sur le compte de Legallant»

L’Independent Commission against Corruption (ICAC) l’avait à l’œil. Une enquête avait été initiée sur Cindy Legallant peu après son arrestation à sa descente d’avion à l’aéroport SSR pour trafic de subutex. C’est ce qu’a révélé le Senior Investigator de l’ICAC Moomtaz Koosa en cour intermédiaire, mardi 23 août devant la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus. En effet, il a été découvert qu’à chacun des déplacements de la nutritionniste en France, «une importante somme d’argent était transférée sur son compte». Elle est poursuivie sous 14 accusations formelles de blanchiment d’argent.

Lors de la lecture des dépositions de Cindy Legallant, le Senior Investigator a indiqué que cette dernière a effectué dix séjours à l’île sœur et quatre en France. «Elle passait un jour à La Réunion lors de chaque voyage et trois à quatre jours en France.»

Lorsqu’elle a été sollicitée pour expliquer les versements sur son compte, a poursuivi le témoin, Cindy Legallant devait indiquer qu’elle touche Rs 80 000 en tant que nutritionniste dans une compagnie à Port-Louis et que cette firme avait fait des profits de Rs 1 170 000 entre 2007 et 2008. Son concubin touchait, lui, Rs 110 000. Toujours dans sa déposition, l’accusée a fait comprendre que son père lui avait offert un terrain à St-Antoine, Goodlands. «Je me rendais à la Réunion pour acheter des produits de beauté et en France pour discuter de leurs prix», avait-elle dit.

Le 17 janvier 2006, avait précisé Cindy Legallant, elle avait sur elle une somme de 7 000 euros. Elle avait alors ouvert un compte en banque et l’argent y avait été versé. Quant à l’acquisition d’une BMW de seconde main, elle avait indiqué que son concubin et lui l’avait achetée à Rs 1 170 000 à la compagnie Leal. Elle aurait également reçu une somme de 10 000 euros de son père. «Mais j’ai rencontré des difficultés financières car des gens m’avaient soutiré de l’argent.»

L'enquêteur Peermamode évoque Sada Curpen

L’enquêteur principal de l’ICAC a contesté ces faits. Il est d’avis que Cindy Legallant n’a pu produire de preuves concrètes sur la provenance de son argent.

En outre, selon Moomtaz Koosa, l’accusée avait expliqué qu’elle avait rencontré Sada Curpen à l’aéroport de Charles de Gaulle, en France, et que ce dernier lui avait demandé de transporter les comprimés de subutex contre rémunération. Par la suite, dit l’enquêteur principal, elle avait refusé de répondre à des questions sur ce dernier et avait fait valoir son droit au silence lors de son troisième interrogatoire à l’ICAC.

Autre témoignage qui a marqué la séance: celui de l’enquêteur Peermamode de l’ADSU de Plaine-Verte qui a, lui aussi, évoqué Sada Curpen. Il a avancé que Cindy Legallant avait dit qu’un deal avait été conclu pour importer les comprimés de Subutex.

Le procès se poursuivra le 18 octobre. Cindy Legallant a retenu les services de Me Drawnacharya Ortoo alors que l’ICAC est représenté par Me Atish Roopchand.