Publicité
Allen Yang: «Jinfei est une zone ouverte à tous, y compris aux Mauriciens»
Par
Partager cet article
Allen Yang: «Jinfei est une zone ouverte à tous, y compris aux Mauriciens»
Jinfei a souhaité établir un partenariat stratégique avec la Banque de Chine. Celle-ci s’installera bientôt à Maurice, considéré comme un «hub régional».
Cela fait maintenant plusieurs années que Jinfei était tombée dans l’oubli. Pouvez-vous nous dire pourquoi cette zone est restée quasi inexploitée depuis tout ce temps ?
Déjà, à titre de rappel, la zone économique de Jin- fei a été établie en 2006. Il faut savoir qu’à l’époque, Maurice connaissait un gros développement au niveau du secteur manufacturier. Et c’est justement ce créneau que la Chine voulait développer à Maurice. Tel était l’objectif de la zone économique de Jinfei à l’époque. Mais après, il y a eu la crise économique en 2008 et la Chine n’a pas été épargnée.
Maurice a également connu des changements structurels au niveau économique, notamment avec la progression du secteur des services. Raison pour laquelle nous avons discuté avec la partie mauricienne pour trouver une nouvelle orientation pour le développement de Jinfei, qui sera désormais orientée vers les services plutôt qu’uniquement sur la manufacture. Les trois principaux axes de développement seront le secteur financier, la logistique et l’entreposage ainsi que le tourisme, qui englobe également la culture et les loisirs.
Comment comptez-vous développer ces trois axes ?
Concernant le secteur financier, nous considérons Maurice comme un hub régional et c’est aussi un secteur auquel le gouvernement mauricien accorde une attention particulière. De plus, ces derniers temps, nos deux pays ont connu des changements dans ce secteur en particulier. Comme vous le savez, la Banque de Chine s’installera bientôt à Port-Louis. Nous avons donc souhaité établir un partenariat stratégique avec la Banque de Chine.
Nous avons également reçu la visite d’une délégation du China-Africa Development Fund, un fond chinois qui accompagne les entrepreneurs chinois et africains à développer des business en Afrique. Ils ont aussi exprimé le souhait de contribuer au développement du secteur financier à Jinfei. C’est surtout avec ces deux partenaires que Jinfei pense développer ce secteur. Bien évidemment, les partenaires locaux sont aussi les bienvenus. Nous comptons également promouvoir Maurice en tant que hub financier pour la région en Chine car le pays demeure pour l’heure assez méconnu dans ce secteur dans l’Empire du Milieu.
En outre, avec la croissance rapide du tourisme chinois à Maurice, nos deux pays estiment qu’il y a un grand potentiel dans la coopé- ration touristique. Nous allons donc démarrer les travaux de l’Eden Garden Culture and Entertainment Square pour offrir les différents services destinés aux touristes chinois au plus tard le mois prochain, une fois que toutes les démarches administratives seront complétées. Nous comptons investir un total d’un milliard de dollars (environ Rs 36 milliards) pour tout le développement de la zone sur les trois axes susmentionnés.
Y a-t-il des entreprises qui s’intéressent à Jinfei ?
Déjà, il faut faire ressortir que Jinfei est une zone ouverte à tous, y compris aux Mauriciens. Pour le moment, nous avons des compagnies malgaches, indiennes et locales qui ont exprimé le souhait de s’installer ici. Elles viennent tout juste de signer les contrats pour venir à Jinfei. Elles opèrent dans l’agroalimentaire et la réfrigération, alors qu’une autre compte y ouvrir un showroom. Par ailleurs, plus d’une dizaine d’autres entreprises ont exprimé le souhait de venir s’implanter à Jinfei.
Comment se positionne Jinfei dans le cadre des développements portuaires que projette le gouvernement mauricien ?
Au niveau de Jinfei, nous voulons développer une industrie qui serait justement adaptée au développement portuaire. Les services d’entreposage vont dans ce sens. Nous comptons également développer un secteur manufacturier relatif au développement du port. Il faut aussi placer tout cela dans le cadre du développement de la Smart City de Jinfei, qui va répondre aux critères de live, work and play sans oublier le volet environnemental. Nous souhaitons donc encourager les entreprises chinoises et étrangères qui viendront s’y installer à travailler dans ce sens. Nous voulons aussi créer un maximum d’emplois pour la population locale.
Et par rapport à la stratégie africaine de la Chine ?
Nous comptons encourager les investisseurs chinois à profiter des avantages du secteur offshore, des ressources humaines bilingues, qui peuvent contribuer à la coopé- ration sino-africaine. Comme vous le savez, la Chine développe également la stratégie One Belt, One Road, qui vise à promouvoir la coopération avec les autres pays, surtout asiatiques et africains. La compagnie souhaite profiter de la politique chinoise pour faire de Jinfei une fenêtre dans la coopération extérieure chinoise.
Il y a également des blocs d’appartements qui ont été construits à Jinfei. Ont-ils trouvé preneurs ?
Nous avons trois principaux bâtiments, dont le Noah Wealth Center où nous sommes actuellement. Ici, nous avons déjà commencé la location aux entrepreneurs chinois et locaux. D’ailleurs, trois s’y sont déjà installés. Les appartements sont également ouverts aux Chinois et aux Mauriciens. C’est un bâtiment qui peut servir à héberger le personnel quand une société vient s’installer dans la zone. Sur les 40 unités, la moitié est déjà prise. Au Noah Wealth Center, il y a un centre multifonction, avec une salle de conférence d’une capacité d’accueil de 300 personnes, 7 000 m2 d’espace bureau, entre autres. De plus, On a déjà construit 7, 2 km de route à ce jour.
La polémique liée aux planteurs qui avaient été dépossédés de leurs terres dans le cadre du projet Jinfei vous a-t-elle affectés ?
Nous ne sommes pas en mesure de faire de commentaire sur le sujet. Nous sommes là en tant qu’investisseurs pour développer cette zone et promouvoir la coopération sino-mauricienne.
Qu’en est-il de la sécurité dans la zone de Jinfei, étant un endroit où il y a énormément de terrains en friche ?
Je peux vous assurer que nous travaillons en étroite collaboration avec les membres de la police locale. De plus, chaque entreprise qui s’y installe possède son propre système de sécurité. Il faut aussi dire que pour les terrains en friche, nous en faisons le déboisement chaque été.
Publicité
Les plus récents