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Que sont-ils devenus ? Rajpalsingh allgoo: «Les politiciens finissent toujours par embêter les gens»
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Que sont-ils devenus ? Rajpalsingh allgoo: «Les politiciens finissent toujours par embêter les gens»
Il a consacré plus de 50 ans de sa vie à défendre la cause des travailleurs. Aujourd’hui à la retraite, Rajpalsingh Allgoo, 79 ans, ancien vice-président du National Remuneration Board, passe la majeure partie de son temps à rédiger ses expériences vécues dans le monde syndical à Maurice comme à l’étranger.
Propager la joie de vivre et faire des donations aux enfants autrement capables. Ce sont, entre autres, les objectifs de Rajpalsingh Allgoo. Pour ce faire, il compte mettre sur pied un centre spécialisé dans le yoga et la méditation, à Goodlands. La branche mauricienne d’Art of Living a été approchée à cet effet. Et c’est à travers un exercice de levée de fonds que le septuagénaire, devenu travailleur social, compte réaliser ce projet estimé à Rs 15 millions.
Après avoir écrit le livre Le mouvement syndical à l’île Maurice en 1985, Rajpalsingh Allgoo, père de quatre enfants, a lancé en 2014 A brief history of Trade Unionism in Mauritius, préfacé le 10 juillet de cette même année par l’ancien président de la République Kailash Purryag. Il a également lancé d’autres ouvrages, comme Hommage à Emmanuel Anquetil (1885 à 1946) et Occupational Health Safety & Welfare Handbook.
Rajpalsingh Allgoo affirme qu’il s’est beaucoup inspiré de feu Emmanuel Anquetil pour se lancer dans le syndicalisme. Ce dernier, dit-il, était connu comme un grand défenseur des travailleurs. C’est d’ailleurs ce grand tribun qui avait créé l’Artisans and General Workers Union (AGWU) en 1938 pour défendre les artisans de l’industrie sucrière. Le septuagénaire dit regretter que nos politiciens aient oublié le nom d’Emmanuel Anquetil, donné à un bâtiment sis à Port-Louis dont «l’état laisse à désirer».
Après réflexion, l’ancien vice-président du NRB soutient qu’Emmanuel Anquetil a donné le meilleur de lui-même lorsqu’il occupait le poste de président de l’AGWU. Malheureusement, poursuit Rajpalsingh Allgoo, le mouvement syndical est aujourd’hui divisé, ayant commencé à suivre la voie du modernisme. D’ajouter que plusieurs secteurs continuent, à ce jour, à faire face à des problèmes de relations industrielles. Il cite, entre autres, le port, l’industrie sucrière et l’externalisation.
Par ailleurs, Rajpalsingh Allgoo, qui a fait de la politique active durant la période 2001– 2005 sous la bannière du Parti travailliste (PTr), souligne qu’il n’en fera plus jamais. «Il n’y a pas de démocratie au sein d’un parti politique. Les politiciens finissent toujours par embêter les gens.» D’expliquer que cette association avec le PTr a eu des conséquences inattendues sur son avenir, surtout lorsqu’il a tenté d’avoir l’avis d’une institution semi-gouvernementale qui lui a refusé sa collaboration. Il voulait éditer un livre sur l’histoire du syndicalisme, mais le projet est tombé à l’eau en raison de ce refus.
En outre, ce self-made man se souvient encore du temps où le Mauritius Labour Congress (MLC) était une formation syndicale qui avait une certaine force dans le monde du travail, avec à son actif pas moins de 65 000 membres. Au fil des années, déplore-t-il, cette centrale syndicale a été minée par des guerres intestines allant jusqu’à provoquer le départ des gros syndicats, tels que la Government Teachers’ Union ou encore la Mauritius Trade Union Confederation. Rajpalsingh Allgoo dit regretter que le MLC ait perdu sa force de frappe sur l’échiquier syndical.
L’épisode qui a le plus marqué sa vie : c’était en 1988, dans le sillage de la grève déclenchée à l’usine textile Sinotex (Mauritius) Ltd. Rajpalsingh Allgoo avait été arrêté et incarcéré sous l’article 102 du défunt Industrial Act de 1974 pour avoir refusé d’annuler une grève impliquant 3 000 travailleurs de l’usine. Lorsqu’il était tombé malade durant sa période d’incarcération, il avait été transporté, menottes aux poignets, à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo.
Feu sir Gaëtan Duval, qui était en alliance avec le Mouvement socialiste militant, avait réclamé sa libération, peu avant son départ du gouvernement. Il ne pouvait pas accepter la politique «dominer», indique Rajpalsingh Allgoo. Et c’est feu sir Satcam Boolell qui était intervenu auprès du commissaire de police pour relâcher le syndicaliste, qui avait retenu les services de Dev Hurnam.
Rajpalsingh Allgoo se souvient du tollé qu’avait provoqué cette arrestation sur le plan international. Toutes les formations syndicales auxquelles le MLC était affilié avaient commencé à faire campagne sur le plan international pour réclamer sa libération.
Son parcours
De 1988 à 2010
- Président de l’Artisans and General Workers Union
- Président du Mauritius Labour Congress
- Directeur de l’Organisation Textile & Garment Workers Union
- Vice-président du National Remuneration Board
- Commissaire de la Local Government Service Commission
- Vice-président du Sugar Industry Labour Welfare Fund
- Négociateur de la Transport Employees Union
- Membre de l’IVTB Advisory Board
- Membre du National Economic and Development Council
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