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Négligence médicale alléguée - Hôpital Jeetoo: un patient meurt en l’absence du médecin de garde

30 août 2016, 08:06

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Négligence médicale alléguée - Hôpital Jeetoo: un patient meurt en l’absence du médecin de garde

 

Une enquête interne ouverte

Un rapport sur le décès de Raffick Jomeer sera soumis au ministère. Il aurait patienté des heures après son arrivée à l’hôpital.

Y a-t-il eu, oui ou non, négligence médicale ? C’est ce que devra déterminer le comité institué pour enquêter sur les allégations des proches de Raffick Jomeer, 59 ans. Selon eux, il est décédé deux heures et demie après son arrivée aux urgences, à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, en l’absence du médecin qui était censé être de garde.

La famille du défunt et le personnel présent le jour du décès du quinquagénaire ont été entendus par le comité la semaine dernière. Un rapport devrait d’ici peu être soumis au ministère de la Santé.

Les faits remontent au 24 janvier. Diabétique et souffrant de troubles respiratoires, Raffick Jomeer, un habitant de Terre-Rouge, avait fait un malaise. «Nous l’avions transporté à l’hôpital pour des soins», raconte sa fille, Sheina Jomeer.

Elle indique qu’elle était seule avec son père et qu’en arrivant à l’hôpital, vers 17 h 25, il n’y avait personne pour les aider. «J’ai dû aller chercher une civière et soulever mon père pour l’y placer et le conduire aux urgences seule.» Elle affirme avoir fait comprendre aux infirmiers qu’il s’agissait d’une urgence car son père était un patient dialysé.

Raffick Jomeer a d’abord été ausculté par un médecin affecté aux urgences avant d’être référé à un autre médecin. Pendant qu’il attendait sur sa civière, il a commencé à éprouver des difficultés à respirer. La fille de la victime fait valoir qu’«en allant chercher de l’aide, on m’a fait comprendre que les masques à oxygène étaient pris et qu’il fallait chercher un autre masque». Plusieurs minutes après, ils en trouveront finalement un.

Cependant, d’après le médecin, Raffick Jomeer nécessitait également une séance de dialyse, a affirmé sa fille. «Mais la personne responsable de la dialyse qui était de garde ce jour-là n’était pas à l’hôpital», lâche Sheina Jomeer. Lors de l’audience devant le comité, elle a raconté qu’il a fallu attendre car, selon des membres du personnel, le responsable était chez lui.

Ce n’est que vers 20 h 40 que ce dernier est arrivé à l’hôpital, déclare notre interlocutrice. «Trop tard, mon père avait déjà quitté ce monde.» En effet, Raffick Jomeer est décédé vers 20 h 29.

Selon nos informations, le responsable des séances de dialyse aurait indiqué au comité qu’il est arrivé à l’hôpital vers 19 h 45 et non à 20 h 40. Plusieurs autres membres du personnel ont été entendus.

Le comité est constitué de hauts fonctionnaires et de directeurs des autres hôpitaux du pays afin de garantir la transparence. Selon une source du ministère de la San- té, la direction de l’hôpital leur a remis les informations et les documents nécessaires dont le registre, le nombre de patients, médecins et infirmiers présents ce jour-là, entre autres. «Un rapport est rédigé en ce moment et sera soumis au ministère de la Santé afin qu’une décision soit prise», explique une source autorisée. À l’heure où nous mettions sous presse, le rapport n’était pas encore soumis bien que l’enquête soit bouclée.