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Mrinal Teeluck, secrétaire général de la MVDA : «Notre but sera atteint quand le Mauricien pourra acheter une voiture neuve à prix raisonnable»
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Mrinal Teeluck, secrétaire général de la MVDA : «Notre but sera atteint quand le Mauricien pourra acheter une voiture neuve à prix raisonnable»
Les mesures budgétaires annoncées fin juillet pour le secteur de l’automobile semblent être bien accueillies par la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA). Cependant, les concessionnaires de voitures neuves, nous explique le secrétaire général de l’association, souhaitent que les autorités jouent le jeu en appliquant les lois.
Les membres de votre association et vous devez être ravis après les mesures annoncées dans le Budget…
Oui, nous sommes contents, mais modérément. Notre but sera atteint lorsque le Mauricien pourra acheter une voiture neuve à un prix raisonnable selon ses moyens. Ce n’est pas possible qu’il y ait, dans un pays comme Maurice, 55 % de droits de douane, ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui s’applique aussi sur ces 55 %, soit une taxe sur une autre. Ensuite, nous avons des frais d’enregistrement et des frais de mise sur route.
Ainsi, le contribuable est appelé à financer le Budget du gouvernement à travers une taxation forte sur les voitures, peut-être aux mêmes taux que ceux qui frappent les boissons alcoolisées et les cigarettes, ce qui est invraisemblable.
Nous serions encore plus heureux si les lois du pays étaient appliquées par les autorités, dont la Mauritius Revenue Authority (MRA) et le ministère du Commerce. Nous avons actuellement trois cas en cour, en vue, tout simplement, de demander à la MRA d’appliquer la législation. Par exemple, il y a des voitures importées qui sont déclarées comme neuves pendant que la législation dit très clairement qu’elles ne peuvent être dédouanées, étant des «prohibited goods». Nous avons eu de nombreux cas de ce genre ces dernières années et beaucoup de voitures ont pu être dédouanées. Il n’est pas possible de vivre dans un pays qui est censé être un État de droit mais où des commerçants comme nous doivent aller en cour pour demander aux institutions de respecter les lois.
Que reprochez-vous exactement aux autorités?
On ne fait pas de reproches aux autorités. On leur demande d’appliquer la législation et d’être équitables envers tout le monde. C’est un triste constat. Plus de 3 000 voitures d’occasion ont été dédouanées ces dernières années hors taxes en contournant la loi. Il y a des voitures qui sont importées du Japon mais qui ont été fabriquées en Thaïlande et qu’on fait passer pour des Japonaises.
Certaines, de plus, ont bénéficié du CO2 Rebate, en se basant sur des normes japonaises qui sont obsolètes depuis 2011. C’est seulement pour tirer un maximum de rabais et pouvoir beat the system.
Donc vous êtes toujours en guerre contre les importateurs de voitures remises à neuf...
Nous ne sommes en guerre contre personne. Les importateurs de voiture de seconde main font du business uniquement parce que les taxes sont élevées sur les neuves. Si la taxe est ramenée de 50 % à 25 %, qui va acheter une voiture d’occasion ? C’est pour cela que les importateurs de voitures remises à neuf n’aiment pas que les taxes baissent, sinon they will go out of business. C’est un fait.
«Plus de 3 000 voitures d’occasion ont été dédouanées ces dernières années hors taxes, en contournant la loi.»
Pourtant, des membres de la MVDA vendent des véhicules de seconde main. Cela ne vous embarrasset- il pas ?
Si, cela nous embarrasse. Mais certains le font par nécessité. Aujourd’hui, il y a certains de nos membres qui sont désespérés de voir à quel point la situation s’est détériorée et de constater l’absence de réaction des autorités. Notre problème, c’est que les lois ne sont pas appliquées.
Certes, il y a eu ces mesures. Mais comment voyezvous la situation à l’avenir ?
Certains avaient déjà commencé à licencier depuis un an et demi. Il y a toujours cette compression de personnel qui représente une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, mais nous avons tout de même accepté de prendre tous les ex-employés d’Iframac. Il y a aussi l’aspect social à prendre en compte, et ça, personne n’en parle. Aucun importateur de voiture de seconde main n’a repris les ex-employés d’Iframac. Nous, les importateurs de voitures neuves, nous les avons embauchés car ils ont du métier ; et on ne peut laisser des gens mourir de faim.
En 2002, on avait presque disparu. On était arrivé à presque 70 % de parts de marché pour les voitures d’occasion et quelque 32 % pour le neuf, mais il y a eu des changements de législation, qui ont fait que nous n’avons pas disparu. Mais, lentement, on est revenu à la même situation de 70 % de parts de marché pour les voitures remises à neuf. Pour quel autre produit à Maurice importe-t-on 70 % de produits de seconde main et 30 % de produits neufs. Zéro.
Et la baisse des droits d’accises entre 45 % et 50 % répond-elle un peu à vos attentes?
Cela représente quelque chose tout de même. Mais il ne faut pas oublier que la roupie glisse vis-à-vis du dollar. Avec la fluctuation du taux de change, on risque de n’en tirer aucun bénéfice. Mais nous apprécions malgré tout ce geste du gouvernement.
Quels changements prévoyez-vous bientôt ?
C’est encore trop tôt pour se prononcer, car il y a toujours cette période moratoire de trois mois qui se termine le 31 octobre, quand les nouveaux règlements seront en vigueur. D’ici à décembre on aura une idée du comportement du marché. Les nouvelles mesures ont l’avantage de créer, pour la première fois, un market equilibrium et un level playing field, avec moins de distorsion du marché que dans le passé.
Nous avons eu des mesures qui sont très intéressantes et qui vont encourager les gens à acheter des voitures plus propres. Notre ambition est vraiment d’atteindre le zero tax pour offrir une voiture à un prix plus abordable aux Mauriciens.
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