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Vices de procédures allégués: l’ICAC enquête sur Heritage City
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Vices de procédures allégués: l’ICAC enquête sur Heritage City
Un enquêteur de la commission anticorruption a débarqué au ministère des Finances hier matin pour récupérer un document sur le financement du projet. L’ICAC doit vérifier s’il y a eu vices de procédures pour permettre à la firme dubaïote Stree de décrocher un contrat sans appel d’offres.
Le ministère des Finances a reçu, à 10 h 30, hier, la visite d’un enquêteur de l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Celui-ci cherchait un document relatif à Heritage City. C’est ce qu’a confirmé Dev Manraj à l’express hier après-midi.
Il nous revient, en effet, que la commission anti- corruption est en présence d’une requête en bonne et due forme pour qu’elle initie une enquête sur le projet mort-né Heritage City. D’où le démarrage d’une enquête préliminaire et la demande d’informations à Dev Manraj. Enquête qui intervient alors que le ministre Roshi Bhadain a, lui, porté plainte contre le Senior Adviser du ministre des Finances, le 18 août. Il accuse Gérard Sanspeur, le Senior Adviser de Pravind Jugnauth, d’avoir comploté pour faire capoter ce projet.
À l’express, Dev Manraj a expliqué que l’enquêteur de l’ICAC «est resté dans la salle de conférences et je lui ai donné les renseignements qu’il cherchait». Quels renseignements ? «Il est venu chercher un document ayant trait à un financement alloué au ministère des Services financiers pour Heritage City», a-t-il répliqué.
Le secrétaire financier ajoute qu’avant de débarquer, l’ICAC avait, au préalable, informé par télé- phone un fonctionnaire des Finances de la visite de l’un de ses éléments. De préciser que le représentant de la commission anticorruption n’a pas «perquisitionné» son bureau «comme veulent faire croire des palabres». Dev Manraj de conclure : «Le reste n’est que palabres. Je suis toujours en train de travailler sur le Finance Bill (NdlR, la présentation de ce projet de loi par Pravind Jugnauth est à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale).»
Un contrat sans appel d’offres
En fait, l’ICAC a pour tâche de vérifier s’il y a eu vices de procédures pour permettre à la firme dubaïote Stree de décrocher un contrat sans appel d’offres et sans accord Government to Government entre Maurice et Dubaï. Ce dernier élément est d’ailleurs évoqué dans le rapport du Senior Adviser du ministre des Finances sur Heritage City.
Gérard Sanspeur avait notamment détaillé la mauvaise gestion du projet en huit arguments. Poussant ainsi le Conseil des ministres à abandonner le projet le 5 août. Mais avant que cette décision ne soit prise, c’est Dubaï qui offrait le service pour ce projet. Et ce, alors qu’on évoquait un don ou un prêt de l’Arabie saoudite, outre le fait que c’est au final une partie du don de l’Inde qui allait être injecté dans Heritage City.
Parmi les autres éléments sur lesquels enquêtera l’ICAC : comment BDO a pu s’associer à la firme dubaoïte Stree pour une étude de faisabilité avant que la dernière nommée soit retenue pour le plan directeur. Dans la foulée, la commission anticorruption devrait aussi s’intéresser aux différents procès-verbaux des réunions du conseil d’administration de Heritage Co Ltd. Et notamment celle du 2 août, lors de laquelle Gérard Sanspeur a littéralement cuisiné le représentant de Stree avec ses nombreuses questions. En lui demandant, entre autres, «pourquoi une recherche de Stree sur Google ne donne rien ?» ou encore «sur quels projets avez-vous travaillé auparavant ?»
Il ressort également que cette enquête devrait prendre plus de temps que celle initiée sur le projet Yihai Smart City, étant donné la complexité du dossier. Surtout au vu de la chaîne de personnes impliquées, du ministère des Finances, en passant par celui des Services financiers, Heritage City Co Ltd à BDO, pour ne citer que cela.
Nous avons sollicité le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance hier, pour une réaction. Mais Roshi Bhadain est resté injoignable.
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