Un échantillon aléatoire de 450 entretiens, réalisés en face-à-face au domicile des participants entre le 1er juin et le 13 juillet 2016, permet à TNS Analysis de proposer des chiffres de tendance pour le deuxième trimestre de 2016. Notons qu’un tel échantillon, bien stratifié, porte une marge d’erreur d’environ 4 %, avec 96 % de taux de certitude. Rappelons aussi que le dernier exercice budgétaire a été présenté au Parlement par le ministre des Finances Pravind Jugnauth le 29 juillet, soit après ce sondage.

Le sondeur arrive à la conclusion que le moral s’est quelque peu amélioré par rapport au trimestre précédent, l’indice de confiance remontant à 78, soit 6 points de plus que pour le 1er trimestre 2016. Cependant, ce qui est beaucoup plus significatif, c’est de mettre ce résultat en perspective dans le temps. Comme indiqué par le tableau.

(I) Les Mauriciens sont des optimistes invétérés, dans le sens où leur confiance en tant que consommateur est toujours au plus haut, juste après les résultats d’élections… qu’ils ont eux-mêmes aidé à concrétiser ! C’est ainsi que l’indice de confiance du consommateur est au plus haut après mai 2010 (3T10 et 4T10) et décembre 2014 (4T14 et 1T15) (Voir tableau).

(II) La réalité les rattrape cependant bien vite. Ainsi, pour le gouvernement précédent voit-on un effritement de 13 points, en moyenne, jusqu’au 2e trimestre 2012 (à 86.2 points), et une érosion additionnelle de l’indice de confiance à une moyenne de 76 environ sur les six trimestres s’arrêtant au 4e trimestre de 2013. L’année 2014 du «Koz-Kozé» lamine ce même indice dramatiquement (de 79.4 à 61.0).

(III) Le gouvernement actuel commence, comme son prédécesseur, sur les chapeaux de roues (97.5 au 4e trimestre de 2014), mais voit l’indice de confiance des consommateurs, à 82.7, perdre plus de 10 points au cours de l’année 2015. L’indice touche un creux de 71.8 au 1er trimestre 2016 et remonte de 6 points en amont du Budget. Est-ce l’effet d’annonce d’un nouveau ministre des Finances ? On ne peut que spéculer…

Peut-on conclure que l’indice de confiance du consommateur est en corrélation forte avec son optimisme pour le pays en général et son degré de satisfaction de l’action gouvernementale en particulier? Évidemment pas, sans une étude plus détaillée et plus pointue, mais intuitivement, la proposition se tient et le moment de plus grand optimisme (à propos du pays, des perspectives d’emploi, de sa position personnelle de consommateur) se trouve être au lendemain d’élections et donc à la veille de la concrétisation des promesses électorales pour lesquelles on aura tous, majoritairement voté. D’autant plus qu’il y a aussi la dynamique particulière qui veut que l’on vole souvent au secours de la victoire !

C’est l’effet «lune de miel». Cependant, la lune de miel ne dure généralement pas. Ni ici, ni ailleurs.

TNS Analysis note aussi, avec raison, l’indécision grandissante du public, ce dernier sondage indiquant bien plus de citoyens ne se prononçant pas sur la situation future de l’économie mauricienne (43 %), contre 25 % ayant une vue optimiste et 31 % une vue pessimiste.

PS : Seuls les chiffres, généreusement partagés par TNS Analysis, leur appartiennent. Les commentaires sont, bien évidemment, les nôtres.