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Possession d’arme à feu : «Mon fils policier ‘puni’ à cause de moi»
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Possession d’arme à feu : «Mon fils policier ‘puni’ à cause de moi»
Il a certes été blanchi. Mais il est amer. Accusé de possession of firearm with intention to endanger life, Daramduth Bundhoo, âgé de 78 ans, a été acquitté par la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus, siégeant en cour intermédiaire, mardi 30 août. Sauf que cela ne suffira pas à lui faire oublier que son fils, Anilsing Bundhoo, un policier, a énormément souffert de ce procès. Surtout sur le plan professionnel.
Cette affaire remonte à 2007, à Brisée-Verdière. Suresh Nawosah, le voisin de Daramduth Bundhoo, accuse le vieil homme d’avoir tiré deux coups de feu avec un fusil de chasse, blessant son frère. À partir de là, tout bascule. Le septuagénaire est arrêté et emprisonné une nuit. Il lui est reproché d’avoir utilisé l’arme à feu de son fils, alors qu’il ne détient pas de permis de port d’arme. S’ensuivra un long procès.
Dès lors, raconte Daramduth Bundhoo, son fils Anilsing a été «victime» de plusieurs transferts. «Ceux-ci étaient punitifs», allègue le septuagénaire. Avant cela, son fils était affecté au Police Helicopter Squadron, basé à l’aéroport de Plaisance. «Il gagnait très bien sa vie et grâce à son travail, il pouvait économiser son argent pour l’avenir.»
Or, suivant les accusations portées contre le vieil homme par leur voisin, Anilsing Bundhoo est transféré à plusieurs reprises. Ayant été baladé du poste de police de Trou-d’Eau-Douce à celui de Montagne-Blanche, ou encore celui de Moka, entre autres. Et, selon son père, il aurait même été «rétrogradé». Il faut ajouter à cela les commentaires plus ou moins désobligeants que lui lançaient ses collègues.
Le septuagénaire confie avoir énormément souffert de voir son fils faire face à ces difficultés. «J’estime que ce n’est pas juste.» Raison pour laquelle il est d’autant plus fier, aujourd’hui, qu’Anilsing Bundhoo n’a pas baissé les bras et a trouvé la force de se battre pour devenir inspecteur.
Et quid des épreuves que notre interlocuteur a dû traverser ? «J’ai eu des problèmes cardiaques après qu’on m’a accusé en janvier 2007. J’avais accumulé trop de stress», révèle Daramduth Bundhoo.
Et a-t-il pardonné à son voisin, Suresh Nawosah ? Daramduth Bundhoo avance qu’il entretient toujours de bonnes relations avec la famille Nawosah, bien que celleci lui ait causé du tort. Cependant, souligne-t-il, il ne peut oublier les commentaires déplaisants dont sa famille a fait l’objet. «Je me souviens avoir entendu des personnes dire : ‘é zot tir bal sa bann-la.’»
La famille Bundhoo, qui avait retenu les services de Me Rouben Mooroongapillay, confie à l’express son intention d’intenter des réclamations de dommages à l’État ainsi qu’à la police.
Contradictions et mauvais voisinage
<p>La magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus s’est basée sur les contradictions du plaignant et, surtout sur le rapport du Forensic Science Laboratory, pour acquitter Daramduth Bundhoo, qui avait plaidé non coupable. Ce rapport a démontré qu’aucun coup de feu n’avait été tiré. Et aucune empreinte appartenant à Daramduth Bundhoo n’a été retrouvée sur le fusil de chasse. En cour, Daramduth Bundhoo avait fait ressortir qu’il était souffrant au moment où l’acte aurait été commis. Son homme de loi, Me Rouben Mooroongapillay, avait, quant à lui, souligné que cette affaire avait été montée de toutes pièces en raison d’un problème de mauvais voisinage.</p>
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