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Possession d’arme à feu : «Mon fils policier ‘puni’ à cause de moi»

3 septembre 2016, 13:58

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Possession d’arme à feu : «Mon fils policier ‘puni’ à cause de moi»

 

Il a certes été blanchi. Mais il est amer. Accusé de possession of firearm with intention to endanger life, Daramduth Bundhoo, âgé de 78 ans, a été acquitté par la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus, siégeant en cour intermédiaire, mardi 30 août. Sauf que cela ne suffira pas à lui faire oublier que son fils, Anilsing Bundhoo, un policier, a énormément souffert de ce procès. Surtout sur le plan professionnel.

Cette affaire remonte à 2007, à Brisée-Verdière. Suresh Nawosah, le voisin de Daramduth Bundhoo, accuse le vieil homme d’avoir tiré deux coups de feu avec un fusil de chasse, blessant son frère. À partir de là, tout bascule. Le septuagénaire est arrêté et emprisonné une nuit. Il lui est reproché d’avoir utilisé l’arme à feu de son fils, alors qu’il ne détient pas de permis de port d’arme. S’ensuivra un long procès.

Dès lors, raconte Daramduth Bundhoo, son fils Anilsing a été «victime» de plusieurs transferts. «Ceux-ci étaient punitifs», allègue le septuagénaire. Avant cela, son fils était affecté au Police Helicopter Squadron, basé à l’aéroport de Plaisance. «Il gagnait très bien sa vie et grâce à son travail, il pouvait économiser son argent pour l’avenir.»

Or, suivant les accusations portées contre le vieil homme par leur voisin, Anilsing Bundhoo est transféré à plusieurs reprises. Ayant été baladé du poste de police de Trou-d’Eau-Douce à celui de Montagne-Blanche, ou encore celui de Moka, entre autres. Et, selon son père, il aurait même été «rétrogradé». Il faut ajouter à cela les commentaires plus ou moins désobligeants que lui lançaient ses collègues.

Le septuagénaire confie avoir énormément souffert de voir son fils faire face à ces difficultés. «J’estime que ce n’est pas juste.» Raison pour laquelle il est d’autant plus fier, aujourd’hui, qu’Anilsing Bundhoo n’a pas baissé les bras et a trouvé la force de se battre pour devenir inspecteur.

Et quid des épreuves que notre interlocuteur a dû traverser ? «J’ai eu des problèmes cardiaques après qu’on m’a accusé en janvier 2007. J’avais accumulé trop de stress», révèle Daramduth Bundhoo.

Et a-t-il pardonné à son voisin, Suresh Nawosah ? Daramduth Bundhoo avance qu’il entretient toujours de bonnes relations avec la famille Nawosah, bien que celleci lui ait causé du tort. Cependant, souligne-t-il, il ne peut oublier les commentaires déplaisants dont sa famille a fait l’objet. «Je me souviens avoir entendu des personnes dire : ‘é zot tir bal sa bann-la.’»

La famille Bundhoo, qui avait retenu les services de Me Rouben Mooroongapillay, confie à l’express son intention d’intenter des réclamations de dommages à l’État ainsi qu’à la police.

Contradictions et mauvais voisinage

<p>La magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus s&rsquo;est basée sur les contradictions du plaignant et, surtout sur le rapport du Forensic Science Laboratory, pour acquitter Daramduth Bundhoo, qui avait plaidé non coupable. Ce rapport a démontré qu&rsquo;aucun coup de feu n&rsquo;avait été tiré. Et aucune empreinte appartenant à Daramduth Bundhoo n&rsquo;a été retrouvée sur le fusil de chasse. En cour, Daramduth Bundhoo avait fait ressortir qu&rsquo;il était souffrant au moment où l&rsquo;acte aurait été commis. Son homme de loi, Me Rouben Mooroongapillay, avait, quant à lui, souligné que cette affaire avait été montée de toutes pièces en raison d&rsquo;un problème de mauvais voisinage.</p>