Branle-bas de combat dans le monde estudiantin. Des pages Facebook ont été créées et la mobilisation s’organise. Suivant la «bombe» lâchée par le Mauritius Examinations Syndicate (MES) vendredi, des collégiens ne décolèrent pas. Tant et si bien qu’ils comptent descendre dans la rue ce lundi 5 septembre et manifester pacifiquement dans les rues de la capitale.

Raison de la colère de ces jeunes: un courriel envoyé par le Mauritius Examinations Syndicate (MES) à la direction des collèges, en fin de semaine dernière, indiquant que les élèves affichant un taux de présence de moins de 90 %, devront payer les frais d’examens du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) d’ici mercredi. Délai qui a depuis été repoussé au vendredi 9 septembre. Faute de quoi, le timetable des examens ne leur sera pas remis.

«C’est inacceptable que ce soit vendredi, à quelques jours du paiement, qu’on envoie une correspondance pour que les parents trouvent l’argent», s’insurge Yash Bujun, le head boy du collège Royal de Port-Louis. Le jeune homme, qui est en Upper Six, fait valoir que cette démarche du MES est sans précédent.

«Le ministère de l’Éducation doit intervenir. Le MES aurait dû nous donner un mois de préavis pour trouver l’argent ou nous demander de payer directement et rembourser ceux qui affichent un taux de présence de 90 %», fait-il valoir. De souligner que dans un pays où l’éducation est gratuite, il faudrait s’assurer que tous les jeunes puissent avoir la possibilité de concourir à ces épreuves.

Anusha Vencadasmy, du GMD Atchia State College, à Port-Louis, partage le même avis. La jeune fille, qui doit prendre part aux examens du HSC cette année, qualifie d’«absurde» la décision du MES. «Déjà que les examens du SC et du HSC sont stressants, voilà en plus qu’il faut trouver cette grosse somme», déplore l’ancienne head girl.

D’expliquer que les collégiens avaient déjà été informés qu’ils auraient à payer pour les examens s’ils s’absentaient régulièrement de l’école. Mais, insiste Anusha Vencadasmy, à aucun moment les autorités ont dit quand il fallait payer. «Nous étions dans une situation confuse. Certains officiers nous avaient dit que le paiement allait être effectué en décembre, alors que d’autres disaient que ce n’était pas le cas. Pendant huit mois, nous n’avions reçu aucune communication du ministère.»

Selon la jeune fille, le MES aurait dû informer les collégiens et leurs parents du paiement au moins deux mois à l’avance. «Ce n’est pas éthique de la part du MES ou des autorités», ajoute la collégienne.

Sur les pages Facebook créées depuis vendredi, plusieurs collégiens crient à l’injustice et déplorent la manière de faire des autorités. «Nou pa pé promouvwar labsans, sert. Mé ki serti al lékol si péna prof mem pou fer klas-la ?» peut-on lire sur l’une des pages.