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Questions à… Afsar Ebrahim, Deputy Group Managing Partner, BDO: «L’Afrique du Sud et le Nigeria n’ont pas surmonté la crise de 2008»

7 septembre 2016, 11:06

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Questions à… Afsar Ebrahim, Deputy Group Managing Partner, BDO: «L’Afrique du Sud et le Nigeria n’ont pas surmonté la crise de 2008»

 

Considérés comme deux géants économiques en Afrique, l’Afrique du Sud et le Nigeria se retrouvent aujourd’hui confrontés à de graves crises économiques menaçant leur rôle de leaders dans cette partie du monde. Comment analysez-vous cette situation ?

Ni l’Afrique du Sud et ni le Nigeria n’ont surmonté la crise financière mondiale de 2008. La chute des prix des matières premières, associée à un leadership inadapté,  à une mauvaise gouvernance et à une corruption grandissante, a paralysé ces économies.

La grande déception est venue de la situation politique en Afrique de Sud. La relation entre le monde des affaires et le gouvernement est dysfonctionnelle. Le revirement en ce qui concerne des politiques de placement et le doute qui a plané autour de la nomination de trois ministres des Finances en quatre jours ont ébranlé la confiance du peuple.

Quand Pravin Gordhan, le ministre actuel, a été nommé, cela a apporté un répit provisoire, mais il fait aujourd’hui face à des enquêtes. Les investisseurs vont bien évidemment rester sur leurs gardes.

C’est une situation qui risque de perdurer…

La lente croissance économique, la menace du downgrade et l’inaptitude du gouvernement à convaincre les investisseurs qu’un redressement est possible continue à réduire la confiance. La situation en Afrique du Sud est le reflet de ce qui se passe quand les gouvernements du tiers monde pensent qu’ils peuvent s’en sortir en mettant en place un plus grand gouvernement, en interférant dans le monde des affaires, en faisant fuir les investisseurs étrangers, en décrétant des politiques sociales qui rongent les affaires, en refusant d’investir dans une infrastructure adéquate et en faisant preuve de népotisme.

Comment Maurice peut-il tirer avantage de la crise sud-africaine ?

Le gouvernement sud-africain s’est embarqué dans une mission délicate. Il y a des entreprises sud-africaines qui sont devenues des first world class companies même si l’Afrique du Sud est un pays du tiers monde. Ces entreprises investissent au niveau international et de fait diminuent leur dépendance de l’économie sud-africaine.

Espérons que nous verrons davantage d’entreprises sud-africaines passer par Maurice pour investir au niveau international. Nous pourrons ainsi bénéficier de cette situation si nous adoptons une approche plus conviviale face à l’ouverture de l’économie.

L’Afrique du Sud demeure néanmoins une grosse pointure et il y aura toujours des opportunités pour y investir. Les problèmes politiques peuvent également créer des opportunités pour les investisseurs avisés. Mais à moins que des politiques propices au commerce ne soient introduites, l’Afrique du Sud peut continuer à sombrer.