Publicité
Malini MacDonald, la créativité au bout des doigts
Par
Partager cet article
Malini MacDonald, la créativité au bout des doigts
Elle vit ses deux passions : la conception graphique et la culture gastronomique mauricienne. Malini MacDonald, 41 ans, est la directrice de Clear Graphic Design et de Taste of Mauritius à Halifax au Canada. Une dualité qui lui réussit bien. Rencontre.
C’est une femme d’affaires aguerrie qui savoure ce qu’elle fait. De la création d’une œuvre graphique à la confection d’un plat typiquement mauricien, Malini MacDonald, née Veerassamy, n’hésite pas à mettre la main à la pâte. Cette Mauricienne qui a vécu à Quatre-Bornes aurait pourtant pu tomber dans un tout autre registre. Sachant que Deva, son père, et Shalini, l’une de ses sœurs, sont médecins ; alors que Ruby, sa mère, est infirmière de profession. Mais après ses années passées à l’école primaire de Notre-Dame-des-Victoires et au Collège de Lorette de Rose-Hill, Malini MacDonald se passionne pour les arts.
Ainsi, à 19 ans, elle entame ses études supérieures en communications visuelles et design. Deux choix se présentent à elle : l’Angleterre et le Canada. Comme elle connaissait déjà le second pays, elle choisit de s’y rendre dans les années 1990. Elle arrive à Halifax en janvier avec sa maman, qui l’accompagne pendant la première semaine. «Les débuts étaient difficiles car je n’avais ni famille ni amis. De plus, il faisait vraiment froid. Mais ma maman était à mes côtés. Je me suis installée en résidence universitaire de l’école où je m’étais inscrite pour une licence de communications visuelles et design», confie Malini MacDonald, qui étudie alors à la Nova Scotia College of Art & Design University.
Poursuivre des études au Canada
Après le départ de sa mère, la Mauricienne commence son intégration. L’adaptation lui est complexe puisqu’à Maurice, «la famille est très soudée». Alors qu’à la Nouvelle-Écosse, elle se retrouve seule au sein d’une région où la multi-culturalité n’était pas très effective à l’époque. Les gens ne connaissaient pas Maurice et étaient même intrigués par son origine et son accent. Petit à petit, Malini MacDonald s’insère à son nouveau monde. Et le fait qu’elle voyage beaucoup depuis son jeune âge constitue un atout dans ce processus d’intégration.
En 1998, elle obtient son diplôme et se met à travailler à Halifax comme graphiste pendant deux ans. Elle fait la rencontre de Chris MacDonald, qui y exerce comme IT Consultant, et se marie. Par la suite, ce dernier met le cap sur la Philadelphie, aux États-Unis, où il avait décroché un poste. Après quelques temps, Malini MacDonald y trouve également un emploi dans la conception graphique et l’y rejoint. Peu après, le couple accueille leur premier enfant, Ella, une fille aujourd’hui âgée de 13 ans. Ensuite, arrive un petit garçon, Keenan, aujourd’hui âgé de 9 ans et demi.
Vivre aux États-Unis pendant cinq ans
Pendant cinq ans, les MacDonald résident aux États-Unis. Ensuite, ils retournent à Halifax pour être aux côtés de la famille de Chris et y élever leurs enfants. Ainsi, en avril 2004, toute la famille se retrouve à Halifax. Malini MacDonald obtient un poste de directrice de création au sein d’une entreprise locale. Ensuite, elle reçoit une offre du gouvernement fédéral et rejoint le National Design Centre. Elle intègre alors une équipe de conception graphique au sein du secteur public en 2007.
Se spécialisant dans le multimédia et l’imprimé, elle se passionne pour le domaine. «J’aime ce que je fais. Pourtant, aujourd’hui, avec l’accessibilité facile aux technologies, cela peut dénaturer et diminuer la valeur du design. Par exemple, juste en allant sur un site Web, on peut acheter un logo», affirme-t-elle. Mais ces mutations technologiques ne la découragent nullement. Elle poursuit dans ce domaine. Après cinq ans, les choses changent. Le nombre de postes dans ce centre passe de 32 à 6, en raison des compressions budgétaires. Malini MacDonald en fait partie.
Partager la culture mauricienne
Et pendant ce temps, la Mauricienne ne renonce à rien. La voilà qui monte son propre studio graphique – le Clear Graphic Design. Quelques temps plus tard, une autre agence gouvernementale la contacte pour un travail à temps plein. Notre compatriote intègre l’équipe de design et est également nommée directrice de projets. Après un an, elle quitte son poste et se penche sur un tout autre objectif en parallèle : Taste of Mauritius. «Depuis la naissance de mon fils, l’idée de créer mon propre restaurant me taraudait. Car la passion pour la gastronomie locale est dans la famille. Mais au-delà des plats, je voulais partager la culture mauricienne et permettre aux gens de connaître mon pays.»
En novembre 2014, elle se lance. Taste of Mauritius s’esquisse sur la Toile en tant que service traiteur. Une tentative risquée, estime Malini MacDonald, du fait que les gens ne la connaissent pas dans ce domaine et que c’était une entreprise naissante. Mais avec son parcours en design et marketing, elle s’assure de bien faire les choses. Aussi, elle organise une soirée caritative pour collecter des fonds en faveur des victimes des inondations à Maurice et propose ainsi des plats à emporter. L’événement, qui marquait également la fête des mères, fut un succès, assure la Mauricienne.
Proposer des plats à emporter
Cette première l’encourage dans ses initiatives. Elle organise alors des soirées thématiques comme la Mauritian Night avec une soirée et un spectacle de séga. L’activité réunit 156 personnes en 2015. Une collecte de fonds y est également intégrée au profit d’une œuvre caritative canadienne et une autre mauricienne. Depuis, Malini MacDonald en a fait un événement annuel. Au sein de Taste of Mauritius, elle propose désormais des plats à emporter tels que la vindaye ; la daube ; le curry ; et les achards, et assure le service traiteur pour des réceptions privées.
Des mets mauriciens figurent aussi à la carte d’un café de la région. Après ces débuts prometteurs, Malini MacDonald ambitionne maintenant de créer sa propre gamme d’épices afin de s’assurer de la fraîcheur et de l’authenticité des ingrédients. Dans la même veine, elle souhaite ouvrir un restaurant pour promouvoir la culture mauricienne et gastronomique. Et bien évidemment, comme elle est portée par toutes ses passions, elle poursuit ses activités graphiques au sein de son studio.
Publicité
Les plus récents