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Cinq policiers morts d’une balle dans la tête depuis 2010
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Cinq policiers morts d’une balle dans la tête depuis 2010
Triste fin pour Karishma Gostoo, une policière de 23 ans. Cette habitante de Triolet, affectée au poste de police de Baie-du-Tombeau comme Station Orderly, s’est donné la mort avec son arme de service sur son lieu de travail, le mercredi 7 septembre. En se tirant une balle dans la tête avec son revolver de calibre 38. Ce qui porte à cinq, depuis 2010, le nombre de policiers morts de la sorte alors qu’ils étaient en fonction.
Le drame s’est joué mercredi matin en l’absence de la Station Manager. Cette dernière était en patrouille. C’est un des collègues de Karishma Gostoo qui aurait entendu une détonation provenant de la cuisine.
Une enquête a été ouverte par le Central Criminal Investigation Department. Les collègues de la défunte ont été entendus.
Une question se pose : la jeune femme avait-elle le droit de porter une arme à feu? Après avoir cumulé deux ans d’expérience au sein de la force policière, Karishma Gostoo était autorisée à porter sur elle son arme de service, indique l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office (PPO). Ce que réfute un haut gradé de la police. Selon lui, le port d’arme est permis uniquement après cinq ans d’expérience.
Autre question : que font les autorités pour prévenir le suicide chez les policiers? Le responsable du PPO avance que depuis 2010, une circulaire sur le Stress Management a été émise par le bureau du commissaire de police (CP) pour expliquer aux policiers comment gérer les pressions auxquelles ils font face au quotidien.
«Un atelier avait aussi été conçu par le chef de la police médico-légale et la psychologue de la police pour les policiers, en 2014, sur le Mental Health Wellness and Suicide Prevention Strategy Support and Awareness. C’était pour développer les techniques de prévention et permettre aux Divisional Commander et Branch Officers de détecter ce genre de problème», poursuit Shiva Coothen.
Si dans le cas de Karishma Gostoo, ses proches et collègues affirment ne rien avoir remarqué d’étrange dans son comportement, l’inspecteur soutient que les First Line Managers ainsi que les Station Managers ont la capacité de déceler des problèmes chez leurs collègues. Et cela, avant que ceux-ci ne surviennent. «Dès que des manquements se font sentir, les personnes en charge doivent interroger le policier en question. Lui demander, notamment, s’il peut gérer le problème. Et aussi créer un environnement propice dans lequel le policier puisse évoluer.»
Mais d’ajouter que le cas devra être rapporté en toute confidentialité au Divisional Commander qui, lui, passera le message au CP et au chef de la police médico-légale. «Des suivis médicaux, si besoin est, seront faits.»
Les précédents suicides dans la force policière
Alors qu’il est affecté pour entamer le troisième «shift», un policier du poste de police de Terre-Rouge, âgé de 27 ans, s’est tiré une balle dans la tête le jeudi 28 octobre 2010, aux petites heures. Ses collègues l’ont retrouvé, assis dans un van de la police, avec son arme de service.
Un autre policier de 22 ans, affecté à Coromandel, a mis fin à ses jours le jeudi 2 février 2012 en se tirant une balle dans la tête avec son arme de service. Il s’était réfugié dans les toilettes après avoir reçu un appel sur son téléphone. Le jeune homme avait préalablement fui ses proches pendant trois jours en cumulant des heures supplémentaires.
Le 19 janvier 2014, ne pouvant supporter les menaces de son petit ami, une policière de 22 ans, affectée au poste de police de Saint-Pierre, se tire une balle dans la tête. Elle avait laissé une note pour expliquer son geste.
Et un policier affecté au domicile de l’ex-président de la République en tant que sentinelle s’est donné la mort avec son arme de service le 23 avril 2014. C’est sa relève qui avait fait la découverte macabre le même jour.
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