Suivant le décès du commissaire à la santé et aux sports, la question des élections se pose. Entretemps, c’est la parité entre gouvernement et opposition à l’Assemblée régionale. Quid de la réforme électorale ?

Une élection partielle pour remplacer Ismaël Vallimamode, ancien commissaire à la santé et aux sports, décédé mercredi soir, à l’Assemblée régionale est peu probable. C’est ce qu’affirment des observateurs politiques, tant à Rodrigues qu’à Maurice. En se basant sur le RodriguesRegional Assembly (RRA) Act, ils soutiennent que Rodrigues irait davantage vers des élections régionales anticipées.

Selon Sanjit Teelock, ancien Deputy Speaker de l’Assemblée nationale et spécialiste des élections régionales, l’article 19 (a) du RRA Act stipule que c’est lors de la première séance de l’Assemblée régionale suivant le décès d’un membre que le clerk doit décréter le poste de celui-ci vacant. Et d’ajouter que l’article 21 (3) de la loi précise qu’une fois le siège déclaré vacant, l’élection partielle doit se tenir dans trois mois au plus tard.

Dissolution en février ?

Or, le cas de l’ancien commissaire à la santé et aux sports est assez exceptionnel, indique Sanjit Teelock. Étant donné que les dernières élections régionales ont eu lieu en février 2012, c’est en février 2017 que la dissolution de l’Assemblée régionale est prévue. Et d’après l’article 21 (4) du RRA Act, «une élection pour remplir un poste vacant ne peut avoir lieu si la dernière date possible pour celle-ci est à moins de six mois de la dissolution de l’Assemblée».

Ainsi, l’élection partielle devrait avoir lieu en décembre. Mais comme l’Assemblée régionale sera dissoute en février de l’année prochaine, notre interlocuteur ne pense pas qu’une élection partielle se tiendra dans les prochaines semaines. Il est d’avis que Rodrigues se dirigera directement vers des élections régionales anticipées. D’ailleurs, lors de sa visite dans l’île en juillet, sir Anerood Jugnauth avait laissé en- tendre qu’il préférait que des élections régionales soient tenues en février, avant le début du carême prévu le 1er mars 2017, précédant la fête de Pâques.

<p>La crainte de certains politiciens s&rsquo;est avérée. Le gouvernement régional de Rodrigues n&rsquo;a plus de majorité.</p>

<p>Désormais, le chef commissaire Serge Clair dirige le gouvernement avec dix membres. Le même nombre d&rsquo;élus que l&rsquo;opposition, composée du Mouvement rodriguais de Nicolas Von Mally (huit sièges) et du Front patriotique rodriguais de Johnson Roussety (deux sièges).</p>

<p>Mais selon Claude Wong So, ancien Island Chief Secretary de Rodrigues, l&rsquo;Assemblée régionale de Rodrigues peut fonctionner. Il précise que son fonctionnement n&rsquo;est pas semblable à celui de l&rsquo;Assemblée nationale où des projets de loi sont votés chaque semaine.</p>

<p><em>&laquo;À Rodrigues, c&rsquo;est rare qu&rsquo;ils passent des règlements alors que c&rsquo;est autorisé, mais si jamais il y a un vote, il faudra compter sur le casting vote (NdlR : voix prépondérante) du président de la Chambre qui aura le dernier mot&raquo;</em>, explique-t-il. Et comme le Chairperson Soopramanien Sooprayen est un proche de l&rsquo;Organisation du peuple de Rodrigues, parti de Serge Clair, ce der- nier pourra compter sur son soutien. Il l&rsquo;a prouvé lors du vote sur la motion de blâme contre le chef commissaire, qui avait été présentée le vendredi 19 août et où il y avait eu parité.</p>

<p>Néanmoins, les deux partis de l&rsquo;opposition ont déclaré qu&rsquo;ils vont respecter le deuil après le décès d&rsquo;Ismaël Vallimamode. Ils ne déposeront aucune motion de blâme. Quoi qu&rsquo;il en soit, Claude Wong So rappelle qu&rsquo;il y a aussi l&rsquo;exécutif de Rodrigues (le conseil des commissaires) qui prend des décisions.</p>