Retardés pour cause de chemin obstrué, les pompiers de Mahébourg redoutent les lundis. Pour cause : la foire hebdomadaire de cette localité se tient à côté de la caserne des pompiers et les marchands – légaux et illégaux – bloquent souvent la sortie des camions avec leurs installations et marchandises. 

Un incendie qui a éclaté, lundi après-midi, a mis en exergue ce fait troublant : selon les témoins sur place, les pompiers ont perdu de précieuses minutes avant de pouvoir atteindre les lieux de l’incendie, qui se trouvait pourtant à 500 mètres de la caserne. Ce qui aurait pu avoir des conséquences plus graves. Heureusement, le sinistre a pu être maîtrisé. Des actions concrètes sont réclamées afin d’éviter qu’un  drame ne se produise. 

Une plainte faite par les pompiers au poste de police de Mahébourg dénonce ces difficultés. C’est ce que confirme un responsable du Mauritius Fire and Rescue Services (MFRS). La situation les lundis est d’ailleurs qualifiée de «récurrente» car la foire hebdomadaire se tient tous les lundis, depuis 2011, dans le périmètre du stade de football de la localité. Et de la caserne des pompiers. 

«Quand nous avons reçu l’appel pour l’incendie de lundi, nous avons tenté de sortir. Mais nous avons dû faire face aux marchands qui avaient mis leurs articles au bord de la route, gênant le passage de notre camion», relate le responsable de la caserne de Mahébourg. Il y a aussi les bâches qu’ils installent et qui font obstruction. «Cela nous gêne et nous fait quand même perdre de précieuses minutes dans notre temps de réaction», continue-t-il. 

Un responsable de Mauritius Fire and Rescue Services lance d’ailleurs un appel au conseil de district et à la police pour qu’ils assument leurs responsabilités et s’assurent que la sortie reste libre. «Il y a des solutions et des règlements qui existent. Il faut les appliquer, comme cela se fait ailleurs», insiste-t-il. 

De son côté, le conseil de district de Grand-Port se dit conscient du problème. «Il y a avant tout un manque d’espace et beaucoup de marchands travaillent dans la rue à cause de cela. Il y a ensuite beaucoup d’opérateurs illégaux qui viennent et qui monopolisent les rues. Nous avons organisé une opération crackdown il y a deux semaines, qui a permis d’y mettre un peu d’ordre», réplique une source autorisée de  cette instance. 

Elle annonce qu’une solution sera bientôt trouvée pour recaser les marchands ailleurs. «Un terrain non loin, qui jadis était sous l’égide du ministère de l’Éducation, va bientôt nous revenir. Le dossier est à présent entre les mains du ministère du Logement et des Terres. Une fois ce terrain sous la responsabilité des Collectivités locales, il faudra y  construire un tarmac et les marchands pourront s'y installer et opérer», dit-elle.