La Gaulette est aujourd’hui un village touristique après avoir connu un développement économique, démographique et infrastructurel important. Zoom sur cette localité qui a évolué grâce au tourisme.

L’évolution que connaît le village de La Gaulette est remarquable. Ce petit hameau de pêcheurs est à présent une région très fréquentée et appréciée à la fois des Mauriciens mais surtout des touristes. Pourtant, il y a quelques décennies, personne n’aurait imaginé un tel développement dans cette localité.

Un supermarché, un poste de police moderne, des restaurants et des magasins, la plupart spécialisés dans les sports nautiques. «La Gaulette ne cesse de grandir. Ce n’est plus le petit bourg d’antan. Les touristes font le va-et-vient et les gens délaissent les villes pour venir construire ici», fait remarquer Joanna Ramasamy, conseillère de village, avec une note de fierté dans la voix. Elle a été témoin des développements fulgurants de cette localité qui n’a maintenant presque plus rien à envier aux autres grands villages de la région. «C’est quelque chose qu’on n’aurait pu imaginer il y a dix à 15 ans. C’était un tout petit village de pêcheurs et de laboureurs. Il y avait quelques petites boutiques mais rien de l’ampleur de ‘La Gaulette Store’ par exemple», poursuit-elle.

Cette croissance ne s’est pas arrêtée au commerce. Il y a une croissance démographique perpétuelle : les terrains dans cette région étant en demande, les morcellements résidentiels poussent comme des champignons. «Tout cela est dû au tourisme, aux efforts consentis par chacun pour faire du village un lieu plaisant à vivre», résume notre interlocutrice.

Derrière cette évolution, il y a également l’esprit d’entreprise des villageois. Ils ont en effet su capitaliser sur cette manne de touristes qui passent par là pour aller faire du kitesurf ou du surf au Morne. Si dans le village voisin, ce sont les hôtels qui dominent, à La Gaulette les chambres, studios et petits hébergements règnent en maîtres. «Les habitants ont progressivement fait de la place dans leurs maisons pour accommoder le touriste. Et c’est ainsi que de nombreuses cases en tôle ont fait place à des bâtiments en dur, dont certains avec l’option de chambres supplémentaires pour les touristes», dit encore Joanna Ramasamy.

«Bien gagner sa vie»

Rencontré alors qu’il rentrait tout juste de sa tournée en mer, Antonio Lamarque est l’exemple type du petit entrepreneur émergent grâce au tourisme. Pêcheur, il a choisi de marier son métier au business touristique. Il propose aux touristes des sorties de pêche en mer. Et cela marche bien selon lui. «Nous sommes déjà quatre générations de pêcheurs dans la famille. J’ai suivi les traces de mon père et mon grand-père. Alors qu’eux se contentaient de laisser les touristes regarder leurs prises et faire quelques clichés, nous nous leur proposons carrément d’aller à la pêche et de vivre des moments forts avec nous», dit Antonio Lamarque. Affairé à trancher et à nettoyer les grosses dorades que les clients ont pêchées et laissées derrière, il évoque les aléas climatiques qui rendent parfois la pêche difficile. «Le temps n’est plus aussi clément qu’avant. La mer est moins poissonneuse mais avec le touriste qui paie sa sortie et si vous arrivez à obtenir quelques prises, on arrive à bien gagner sa vie», confie-t-il.

Comme Antonio Lamarque, une poignée de pêcheurs ont choisi de modifier ainsi leur métier. D’autres l’ont complètement délaissé pour devenir plaisanciers et ne vivre que du tourisme. Quoi qu’il en soit, c’est cette mer et le tourisme qui ont permis à beaucoup d’habitants de progresser. Ils espèrent d’ailleurs voir d’autres facilités suivrent, comme par exemple une station-essence et un complexe sportif.