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Triolet: la sécurité routière reléguée au second plan
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Triolet: la sécurité routière reléguée au second plan
En semaine et encore davantage durant le week-end, le village de Triolet, réputé pour ses commerces, voit circuler dans ses rues nombre de Mauriciens ainsi que des touristes, en voiture comme à pied. Une affluence qui requiert un minimum de discipline, au risque d’être dommageable. Or, une visite dans la localité, en quête des raisons pouvant expliquer une situation devenue quasi chaotique, nous a permis de constater plusieurs lacunes et une bonne dose de mauvaise volonté de part et d’autre…
Premier arrêt, à la gare d’autobus du village. Alors qu’un couloir est réservé aux véhicules de transport en commun, nous remarquons que les conducteurs de certains d’entre eux ne s’en préoccupent guère. Des autobus sont en effet garés le long de la route principale et gênent, de ce fait, la circulation tandis qu’ils attendent leurs passagers.
Nitin Ramessur, travailleur social habitant le village, fait ressortir que si ce stationnement ne constitue pas, en règle générale, un problème durant la journée, «le matin et l’après-midi, lorsque le trafic est plus important, ces autobus causent des embouteillages».
Selon notre interlocuteur, bien que des plaintes aient été formulées à l’encontre de cette pratique, cela fait des années qu’elle continue, impunément. Pourtant, poursuit Nitin Ramessur, «très souvent, de vives discussions éclatent entre les chauffeurs d’autobus en stationnement et ceux des autres véhicules».
En vue de remettre au pas les conducteurs d’autobus récalcitrants, le travailleur social nous apprend qu’un appel a déjà été lancé à la force policière, dans l’espoir qu’un agent sera posté à l’endroit concerné, «au moins aux heures de pointe». Et notre interlocuteur d’insister: «Les conducteurs d’autobus doivent être rappelés à l’ordre.»
La deuxième étape de notre parcours nous emmène non loin de la gare, à la rue Shivala plus précisément, où se trouve le Maheswarnath Mandir, temple très connu. L’édifice attirant beaucoup de dévots de l’île mais aussi de touristes, les autorités ont décidé, il y a longtemps, de faire de la rue Shivala une voie à sens unique. Cependant, sur place, les panneaux indiquant le statut de la rue brillent par leur absence et nous apprenons que cela ne date pas d’hier.
Nitin Ramessur, qui est justement l’un des riverains de la rue Shivala, nous explique qu’il n’est pas rare que des automobilistes venant dans la région pour la première fois s’engagent sans y prendre garde dans le sens interdit, ce qui peut entraîner des accidents. En outre, nous dit le travailleur social, en ce lieu également, les altercations entre les automobilistes sont courantes, chacun se croyant dans son bon droit. De surcroît, même s’il n’y a plus de panneaux de signalisation, il arrive que des conducteurs soient verbalisés.
Marquages effaces
Rajub Auleear, président du conseil de village, reconnaît que la confusion et l’indiscipline qui règnent à Triolet sont une véritable plaie. «Contrairement aux autres grands villages, à Triolet, il y a un laisser-aller ; il y a un vrai désordre», affirme-t-il. Un retour à la route principale nous en apporte une preuve supplémentaire. De fait, les marquages routiers, désormais effacés, n'empêchent pas les automobilistes de garer leur véhicule de chaque côté de la chaussée, réduisant ainsi l’espace disponible à la circulation.
Quant aux marchands ambulants, ils ont pris d’assaut les trottoirs, au centre du village, aux environs de l’Arya Sabha Mandir, un autre temple de la localité. «En pleine journée, tous les marchands ne sont pas là, mais l’après-midi, il y en a d’autres qui arrivent. Ils prennent alors toute la place, de sorte que les piétons doivent marcher sur la chaussée», nous informe le président.
Tout comme les chauffeurs d’autobus, ces colporteurs font aussi de la résistance, selon Rajub Auleear, les tentatives visant à les reloger au marché s’étant avérées vaines. «Nous ne savons plus comment faire alors que la présence de ces marchands sur les trottoirs représente un grand danger pour les piétons», s’inquiète-t-il.
Les craintes de Rajub Auleear ne sont pas près de s’estomper à l’approche des fêtes de fin d’année, propices aux achats. Le président appréhende ce moment, où la situation, estime-t-il, s’aggravera davantage. Aussi, sollicite-t-il, dès maintenant, le soutien de toutes les instances concernées pour que les trottoirs retrouvent leur usage premier.
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