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Données informatiques: pédophilie et terrorisme liés à la saisie à l’ICTA ?
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Données informatiques: pédophilie et terrorisme liés à la saisie à l’ICTA ?
«Mo pa okouran !» C’est la réponse de sir Anerood Jugnauth à l’express qui lui demandait pour quelle raison des policiers affectés aux Casernes centrales ont emporté environ 19 serveurs des locaux de l’Information and Communication Technologies Authority en début d’année. C’est Kailash Trilochun qui a rendu publique cette information.
Selon nos renseignements aux Casernes centrales, ces serveurs sont toujours au quartier général de la police à Port-Louis. «C’est pour la sécurité nationale que ces équipements ont été mis sous scellés», indique notre source. Et de préciser qu’ils contiennent «des informations sur la pédocriminalité et sur des activités liées au terrorisme».
Lors de son entretien exclusif à l’express dimanche, Me Trilochun a affirmé qu’«ils (NdlR: les policiers) croyaient qu’avec ces serveurs, ils allaient pouvoir intercepter des communications», a-t-il dit. Il en avait parlé aux enquêteurs du Central Criminal Investigation Department vendredi. L’avocat en aurait aussi fait état à Pravind Jugnauth en présence du Premier ministre. D’ailleurs, il a allégué que Lockhdev Hoolash, le directeur du National Security Service, était en Inde pour l’achat d’équipements destinés aux écoutes téléphoniques.
N’empêche que notre source rejette les allégations selon lesquelles ces serveurs peuvent être utilisés pour des écoutes téléphoniques ou pour pirater des courriels. Même si elle concède qu’il y avait bien des équipements à des fins d’écoute aux Casernes centrales. «Quand l’ancien régime est parti, nous avons découvert un équipement qui est désormais hors d’usage et dont les réparations coûteront trop cher», insiste notre interlocuteur.
En revanche, les Casernes centrales ne nient pas que Lockhdev Hoolash se rend souvent en Inde. «C’est pour des formations dans le domaine du renseignement», dit-on. D’ailleurs, nous apprenons qu’un directeur du Bureau of Investigation, Rakesh Asthana, est actuellement à Maurice pour des échanges.
Rs 168 millions pour des équipements secrets
Le gouvernement a voté une somme de Rs 168 millions pour l’achat de «security equipment» destiné au bureau du Premier ministre. Dans le «budget estimate» aucune mention n’est faite sur les types d’équipements et leur utilisation. Quand le député Aadil Ameer Meea avait soulevé la question au Parlement, sir Anerood Jugnauth avait répondu : «On m’a avisé que pour des équipements liés à la sécurité, je ne pourrais divulguer des détails». Pendant le Budget 2015-2016, le gouvernement a dépensé Rs 178 millions pour ce même item.
Krishna Oolun, ancien directeur général de l’ICTA: «Il n’y a pas de serveur pour les écoutes téléphoniques»
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/oolun-krishna-lexpress.jpg" width="620" />
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<p><strong>«L’express» du lundi 12 septembre a évoqué la saisie de serveurs de l’ICTA par la police. Ces serveurs, à quoi servent-ils ?</strong></p>
<p>Ils permettent de gérer la comptabilité, le serveur mail en interne, un réseau interne, le <em>FraudTracking System</em>, le <em>Child</em> <em>Sexual Abuse Filtering</em>, entre autres. Ce sont des ordinateurs qui gèrent le système pour les signatures électroniques.</p>
<p><strong>Combien y en avait-il ?</strong></p>
<p>Il y avait environ cinq serveurs. Ce sont des ordinateurs qui ont des fonctions bien spécifiques. Je ne sais pas combien la police en a en sa possession. Mais ce que je sais, c’est que les policiers étaient venus en janvier de cette année.</p>
<p><strong>Est-ce que ces serveurs peuvent être utilisés pour les écoutes téléphoniques ou le filtrage ?</strong></p>
<p>C’est impossible de faire du <em>telephone tapping </em>sur notre système. Il n’y a pas de serveur pour cela. On a fait croire que l’ancienne direction avait placé du matériel informatique pour des écoutes téléphoniques, alors que les données des serveurs sont celles de l’ICTA. À titre d’exemple, le <em>Child Abuse Online Content Filtering System </em>compare l’adresse des sites Internet utilisés par des internautes et la base de données de l’<em>Internet Child Watch</em>. Si le site est sur la liste noire, ces derniers n’y ont pas accès.</p>
<p>Ce système n’enregistre ni ne surveille le contenu des pages visitées. Même chose pour le <em>Fraud Tracking</em> <em>System</em>, le serveur ne fait que comptabiliser le nombre de minutes d’appels de et vers l’étranger.</p>
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