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Pravind Jugnauth Premier ministre: le n°7 divisé
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Pravind Jugnauth Premier ministre: le n°7 divisé
Comment les habitants de Rivière-du-Rempart accueillent-ils l’annonce de sir Anerood Jugnauth de léguer son fauteuil de Premier ministre à Pravind Jugnauth ? L’express s’est rendu dans le fief du chef du gouvernement au n°7 (Piton–Rivière-du-Rempart), mercredi 14 septembre. Les sentiments sont mitigés…
«Le public aurait dû avoir le choix. Ce n’est pas faisable dans un pays démocratique», avance Anjanee Bolakee-Bhowon, fille de l’ancien chef agent de SAJ, Rohit Bolakee.
M. Rambaran, un retraité, abonde dans le même sens. «Pravind Jugnauth a déjà eu à faire face à la justice. Il a démissionné avant de reprendre son portefeuille ministériel. Cela aurait été mieux de passer par des élections», fait-il ressortir.
Pour sa part, Vedish, un jeune employé de magasin ne partage pas le même avis que les deux autres interlocuteurs. Selon lui, «SAJ travaille pour le bien-être du pays. Il en sera de même pour son fils. Pravind Jugnauth vient de remporter un procès. Il est innocent».
Si à Rivière-du-Rempart, les réactions et les contestations se font entendre, il en va de même dans le camp du gouvernement. Première interrogation : SAJ a affirmé qu’il est normal que le leader du parti majoritaire soit Premier ministre. «Qui a la majorité ? Le parti ou l’alliance ? SAJ n’était pas leader du parti majoritaire lorsqu’il a remporté les élections. Il était le leader d’une alliance», fait-on valoir. D’autres soutiennent que ce n’était pas là le contrat électoral que Lepep a signé avec la population. Qu’en est-il réellement ?
Pour Me Yousuf Mohamed, «SAJ était le leader de l’alliance Lepep et c’est cette alliance qui a été élue. Ce n’est pas le MSM. Pravind Jugnauth n’est que le leader du MSM, pas de l’alliance. Il n’est même pas le Deputy Leader de l’alliance. Comment serait-il possible qu’il prétende au poste de Premier ministre, à moins que les autres partenaires de l’alliance soient d’accord».
Mais cette thèse de l’avocat est rejetée par Me Raouf Gulbul. «À mon avis, il n’y a pas de conflit. Si le Premier ministre démissionne, prend sa retraite ou est dans l’incapacité d’assumer ses fonctions, la Constitution prévoit que la présidente nomme le leader du parti majoritaire au poste de Premier ministre. Vous avez, au sein de l’alliance Lepep, le PMSD, le ML et le MSM. Numériquement, c’est prouvé que le MSM est le parti qui a le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée. De par la Constitution, la présidente n’a pas d’autre choix que de nommer le leader du MSM.»
Mais justement que dit la Constitution ? «La présidence nomme celui qui détient la majorité au Parlement comme Premier ministre», indique l’article 57.
Penny Hack, un proche de sir Gaëtan Duval qui dit avoir pris ses distances du PMSD depuis une dizaine d’années, soutient, lui, que si jamais la présidente nomme une personne autre que le Deputy Prime Minister, qui est, affirme-t-il, un poste constitutionnel, cela peut être contesté. «Je peux avoir tort, mais c’est mon opinion, et c’est une cour de justice qui peut tirer cela au clair.»
Un deuxième point qui provoque des remous : le fait qu’il n’a jamais été question que Pravind Jugnauth soit Premier ministre au moment des élections. «On avait simplement dit que s’il arrivait quelque chose à SAJ, à ce moment-là, Pravind Jugnauth pourrait être Premier ministre», explique un membre du gouvernement. Nous avons également parcouru le manifeste électoral de l’alliance Lepep. Et nulle part n’est-il écrit que si SAJ démissionne en tant que PM, c’est Pravind Jugnauth qui sera appelé à assumer cette responsabilité.
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