Il avait déposé, en tant que témoin vedette, devant la commission Rault sur la drogue en 1986. En exil en Angleterre depuis 1994, Rafic Peerboccus est à Maurice depuis le début du mois de septembre, avec une idée bien précise en tête. Il souhaite apporter sa contribution à la lutte antidrogue. Il a ainsi pris contact avec le secrétaire de la commission d’enquête présidée par Paul Lam Shang Leen afin d’y déposer.

Originaire de Plaine-Verte, Rafic Peerboccus avait été arrêté à l’aéroport de Plaisance, le 12 juin 1985, par une équipe de l’Unified Revenue Board menée par l’inspecteur Narainsing Poorun. Il avait en sa possession une boîte de «mantègue» dans laquelle étaient dissimulés 19 441 dollars américains, soit presque Rs 900 000. Cet argent devait servir à l’achat d’héroïne en Inde.

Cette saisie avait débouché sur l’institution de la commission d’enquête sur la prolifération de la drogue, placée sous la présidence de feu l’ancien chef juge sir Maurice Rault. Rafic Peerboccus avait fait tomber des barons de la drogue et des policiers corrompus. Après sa déposition devant cette commission, il avait été placé aux quarters de la Special Mobile Force, à Vacoas, pour sa sécurité.

Aujourd’hui âgé de 58 ans, Rafic Peerboccus dit disposer d’informations actuelles de certains pays d’Europe d’où la drogue est acheminée vers Maurice. Et aussi sur l’une des personnes qui contrôleraient ce business depuis un faubourg de la capitale. Le quinquagénaire dit être informé régulièrement de la situation de drogue dans l’île. Il affirme connaître le mode opératoire qu’utilise la nouvelle filière.

Rafic Peerboccus, qui en est à sa troisième visite dans l’île, semble déterminé à mener ce combat contre la drogue. Et s’il souligne ne pas avoir la bénédiction de tous les membres de sa famille, il dit croire en celle de Dieu.