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Morcellement Saint-André: le manque d’engagement des députés de la circonscription déçoit

19 septembre 2016, 14:40

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Morcellement Saint-André: le manque d’engagement des députés de la circonscription déçoit

 

Les conseillers de village sont formels : les élus de leur circonscription, Pamplemousses – Triolet, délaissent le Morcellement Saint-André. Conséquence : des dossiers prioritaires, tels que l’amélioration de la sécurité routière, demeurent en souffrance.

Le président du conseil de village de Morcellement Saint-André, Oomesh Ramlugun, ne cache pas sa déception face à l’attitude des élus de la circonscription n° 5, Pamplemousses – Triolet, soit Sanjeev Teeluckdharry, Soodesh Callichurn et Sharvanand Ramkaun. Ces derniers, estime le président, n’accordent aucune attention aux doléances du conseil et cela ferait plus d’un an que cette instance attend de les rencontrer pour discuter des projets qui tardent à se concrétiser dans la localité. Parmi les priorités des conseillers figurent la sécurité routière et l’éclairage du terrain de football.

Depuis un certain temps, la circulation routière s’est intensifiée dans les rues de Morcellement Saint-André, poursuit Oomesh Ramlugun. L’une des raisons qu’il met en avant pour expliquer cet état de choses est la multiplication de commerces dans le village. Il souligne, en outre, que le nombre d’habitants a considérablement augmenté ces dernières années. Cependant, déplore le président, la sécurité routière n’a pas évolué en parallèle. «Il y a deux mois, un accident fatal s’est produit sur la route principale parce que des conducteurs roulent à tombeau ouvert. Vu qu’il n’y a ni speed camera, ni ralentisseur, ils ne respectent pas la limite de vitesse», explique notre interlocuteur.

«Nous sommes mis à l’écart»

 À ce jour, les lettres envoyées aux députés de la circonscription en vue de pouvoir s’entretenir avec eux des besoins de Morcellement Saint-André sont restées vaines. Dass Thimmadu, un autre conseiller du village, est dans un état d’esprit analogue à celui du président. «Nous sommes carrément mis à l’écart», lance-t-il, dépité. Nos deux interlocuteurs se font la voix des habitants de la localité, insistant vivement sur la nécessité de speed cameras et de ralentisseurs sur la route principale. Oomesh Ramlugun réclame, de surcroît, «des passages cloutés et la présence d’un policier sur cette voie, aux heures de pointe».

À part les lacunes notées au niveau de la sécurité routière, les membres du conseil de Morcellement Saint-André voudraient que les députés interviennent afin que des améliorations soient apportées au terrain de football du village. Rakesh Busgeeth, président du club Bonair, qui œuvre en faveur des activités sportives dans la localité, nous informe qu’avant, le terrain de football était géré par le conseil de district de Pamplemousses. Or, il y a quelques années, il est passé sous la responsabilité du Mauritius Sports Council. «Depuis, le terrain est devenu payant. Chacune de nos séances d’entraînement nous coûte Rs 300 alors que les dimanches, l’utilisation du terrain revient à Rs 450 l’heure, soit Rs 900 pour un match», élabore Rakesh Busgeeth. En tant que président d’un club sportif, il se dit attristé par cette situation «dont les jeunes – dépendants financièrement de leurs parents – et le village tout entier font les frais».

Oomesh Ramlugun rappelle, pour sa part, que cette année, le terrain a été fermé pendant deux mois, censément pour des rénovations. Toutefois, au moment de la réouverture, les villageois ont constaté que les infrastructures n’avaient pas fait l’objet de travaux comme annoncé. À titre d’exemple, le président du conseil affirme que «les lampadaires du terrain ne s’allument pas depuis plus d’un an».

La route principale du village, où il n’y a ni ralentisseur, ni «speed camera».

Nombre d’habitants de Morcellement Saint-André ressentent de l’amertume, voire de la colère. L’un d’eux, Tiby Abdool Raman, 72 ans, nous confie : «C’est absurde que l’on doive payer pour un terrain dont les infrastructures laissent à désirer. Cela, d’autant plus qu’il se trouve dans notre village. Et les autorités parlent de promouvoir le sport ainsi que l’encadrement des jeunes ! À Morcellement Saint-André, les circonstances sont telles que les jeunes sont démotivés.»

Ancien travailleur social, Tiby Abdool Raman nous informe, par ailleurs, que des projets ayant déjà eu l’aval des autorités dans le passé n’ont jamais été réalisés, à l’instar de la construction d’un arrêt d’autobus près du cimetière de Plaine-des-Papayes. «En 2013, cette requête a été approuvée par la National Transport Authority mais trois ans plus tard, nous n’avons toujours rien vu sortir de terre», confirme Oomesh Ramlugun.

Dans l’espoir que des développements aient enfin lieu à Morcellement Saint-André, les membres du conseil de village lancent un énième appel aux députés de la circonscription n° 5. Selon Oomesh Ramlugun, si ces trois élus font le déplacement jusqu’à Morcellement Saint-André, «la situation s’améliorera».