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Accidents mortels impliquant des motos: pourquoi le carnage perdure
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Accidents mortels impliquant des motos: pourquoi le carnage perdure
Il ne sert à rien de faire du «fire fighting». Mieux vaut s’attaquer à la racine du problème. C’est ce que soutient Alain Jeannot, président de l’association Prévention routière avant tout (PRAT), après que deux motocyclistes ont perdu la vie, dimanche 18 septembre. En effet, des 98 victimes d’accidents mortels, une bonne partie sont des motocyclistes. Que faire ?
«Par rapport à un automobiliste, un piéton prend cinq fois plus de risques lorsqu’il utilise les infrastructures, alors que pour un motocycliste, le risque est 29 fois plus élevé», précise d’emblée Alain Jeannot. Et quand on sait que les deux-roues motorisés constituent 40 % de la flotte de véhicules locale, on pourrait mieux comprendre le nombre d’accidents dans lesquels ils sont impliqués.
Pour l’inspecteur Shiva Coothen, «le problème, c’est que les motocyclistes font souvent fi des réglementations». Entre griller les feux rouges, le non-port du casque et du gilet et rouler dans les sens interdits, des motocyclistes n’en font qu’à leur tête.
Raison pour laquelle Alain Jeannot préconise, sur le court terme, plus de sévérité dans les réglementations existantes sur la visibilité, la vitesse ou encore la conduite en état d’ébriété. «À Maurice, les radars ne fonctionnent qu’avec les voitures. Les motos ne sont pas détectées.»
Quid des contrôles ponctuels pour la vitesse et autres infractions ? «Certes, mais garder la même fréquence de pratique d’alcootests ou de contrôle de vitesse, année après année, alors que la flotte augmente de 5 % par an ne sert à rien, fait valoir le président de PRAT. Il faut que la fréquence des contrôles, à tous les niveaux, augmente proportionnellement.»
De souligner que «dans les années 70, lorsque ces législations ont été mises en place, la situation était différente. Il est urgent de les revoir désormais». N’empêche qu’il ne faut pas s’attendre à des miracles.
C’est pourquoi Alain Jeannot propose qu’à long terme, toute l’infrastructure soit revue. La flotte de véhicules à Maurice a augmenté de 540 % sur ces 30 dernières années, alors que l’infrastructure s’est développée à 29 % seulement. «En Malaisie, une voie réservée aux deux-roues a été créée et cela a fait chuter le nombre d’accidents.» Idée à retenir ? Définitivement, affirme Alain Jeannot.
Et quid des campagnes de sensibilisation à l’égard des motocyclistes ? Oui, mais il faut savoir les faire. Le président de PRAT de proposer que ces campagnes se fassent en ligne. «Les campagnes que nous faisons sont dépassées. Il faudrait innover pour toucher un maximum de jeunes.»
Il meurt d’une crise cardiaque à moto
Comme chaque dimanche, il se rendait au marché de Pamplemousses pour y vendre des légumes. Sauf que Hurrydeo Seesaha, 72 ans, n’est jamais arrivé à destination. Alors qu’il était à moto, il a été terrassé par une crise cardiaque. Le corps de ce planteur de morcellement Saint-André a été découvert par des passants non loin de l’hôpital SSRN. Ils devaient alors contacter la police. Il souffrait de problèmes cardiaques, aux dires de sa famille. L’autopsie a révélé que c’est précisément cela qui a causé sa chute. Hurrydeo Seesaha s’est heurté la tête dans un caniveau et est mort sur le coup. Au début, la police pensait que le septuagénaire avait perdu le contrôle de sa moto car il transportait une lourde cargaison de légumes.
Un ancien policier meurt sur le coup, la conductrice testée positive à l’alcootest
«Il faut que justice soit faite. Il est inconcevable que des gens conduisent ainsi et puissent marcher librement après.» Chez les Jhurry, la colère est palpable. Alors qu’il était à moto, l’ancien policier Shekhar Jhurry, 58 ans, a été percuté de plein fouet par un 4x4 dimanche matin, à Saint-Joseph. Le quinquagénaire est mort sur le coup. La conductrice du véhicule, une habitante de Mont-Choisy âgée de 39 ans, a été testée positive à l’alcootest.
La victime était sortie pour acheter des laitues. C’est sur le chemin du retour que l’ex-agent des forces de l’ordre a été percuté par le 4X4. Il a été projeté à plusieurs mètres sur l’asphalte. Selon un témoin oculaire, le véhicule a heurté la rambarde de sécurité, avant de poursuivre sa route et percuter la motocyclette de Shekhar Jhurry. La belle-fille de Shekhar Jhurry explique qu’il avait fait valoir ses droits à la retraite car il avait des soucis de santé. «Il s’occupait de sa plantation avec sa femme. Souvent, il allait acheter des laitues et autres légumes à St-Joseph», dit-elle. La police de Terre-Rouge a ouvert une enquête.
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