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Houriiyah Tegally: «Je veux faire avancer la recherche à Maurice»

19 septembre 2016, 16:50

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Houriiyah Tegally: «Je veux faire avancer la recherche à Maurice»

Elle est boursière de l’Ameenah Gurib-Fakim PhD Scholarship. Houriiyah Tegally qui vient d'obtenir sa licence de l'université de Yale, aux États-Unis, se confie...

Vous êtes une des récipiendaires de l’Ameenah Gurib-Fakim Scholarship, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Je suis extrêmement fière d’avoir été choisie. Je suis contente que nous ayons enfin la possibilité, en tant que jeunes scientifiques, d’effectuer des recherches pour notre continent africain.

Vous venez tout juste d’obtenir votre licence de l’université de Yale, aux États-Unis. Pourtant, vous semblez vouloir travailler pour le continent africain. Pourquoi ?

Je veux travailler dans la recherche pharmaceutique. Nous avons énormément de maladies qui rongent l’Afrique et auxquelles les grandes entreprises pharmaceutiques ne semblent pas vouloir s’intéresser. Nous devons investir dans nos propres ressources.

Que voulez-vous faire au juste ?

Je veux faire de la recherche pour trouver des molécules et à partir de là, développer des médicaments. Et ces molécules, c’est dans nos océans que je veux les trouver. Je veux travailler dans un laboratoire de recherches et j’espère que d’ici là, je trouverai le remède à une maladie qui est encore incurable.

Vous vous voyez travailler à Maurice ?

Éventuellement, oui. Mais pas avant d’avoir appris assez pour pouvoir apporter ma contribution. Je veux vraiment retourner au pays pour faire avancer la recherche.

Élève d’Ébène SSS, vous aviez été classée 17e aux examens du HSC, il y a quatre ans. Quel regard jetez-vous sur le remue-ménage autour des frais d’examens ?

Je pense que c’est une bonne mesure du ministère, à condition de bien la communiquer. Mais il faut aller plus en profondeur pour comprendre ce qui se passe dans nos écoles. Il ne faut pas que cela soit une affaire de chiffres, il faut un vrai travail.

Vous vous absentiez au troisième trimestre ?

Non, pas plus de 10 % en tout cas. Mais j’ai peut-être été très chanceuse. J’avais des enseignants formidables qui nous aidaient vraiment.

Preniez-vous des leçons particulières aussi ?

Oui.

Vous étiez pourtant bien encadrée à l’école…

Les leçons qui m’ont le plus aidée étaient celles où on travaillait des past papers. C’est pour la pratique de ces past papers que je prenais des leçons.

À ces leçons particulières, il y avait beaucoup d’élèves jusqu’au dernier moment ?

Oui. C’est la preuve qu’on ne peut pas tout faire soi-même et qu’on a besoin d’un minimum d’encadrement.

 Pourquoi s’absenter de l’école et aller aux leçons alors ?

Je ne sais pas pour les autres. Moi j’adorais mon école, j’y allais pour les classes mais aussi pour l’environnement.

Ce n’est pas le cas dans toutes les écoles ?

Je ne sais pas, j’ai entendu parler d’enseignants qui n’abordent pas certains sujets parce que inn fer dan léson sa. Non seulement l’apprentissage ne se fait pas, mais les enseignants non plus ne sont pas investis. Et s’ils ne sont pas investis, les élèves ne le seront pas.

Et pour vous, c’est quoi une école parfaite ?

C’est une école où l’encadrement est fait de A à Z pour tout le monde. Un vrai plan stratégique des buts à atteindre et des moyens d’y arriver. Il faut surtout que cette philosophie d’encadrement ne s’arrête pas aux star schools. Il faut donner l’opportunité à tout le monde.

Et avec cette école, est-ce que les leçons particulières existeraient ?

Je ne sais pas. Il est difficile d’accorder de l’attention à 30 élèves à la fois. Donc on aurait sûrement besoin de leçons pour ces élèves qui ne s’adaptent pas.