Scène inédite et d’une rare violence, dimanche, au supermarché Super U de Belle-Rose. Alors que des centaines de clients s’y trouvaient, deux individus y ont fait irruption. Ils ont violemment pris à partie une caissière, la traînant de force à l’extérieur avant de la passer à tabac. Une plainte a été enregistrée au poste de police de Rose-Hill.

Il est aux alentours de 14 heures. Le supermarché est bondé. Deux hommes, dont l’un était vêtu d’un uniforme d’une société de sécurité, débarquent sur place. Matraque à la main, celui qui est en uniforme profère des insultes et demande après une caissière. Selon un témoin, il était visiblement sous l’influence de la drogue. «Il débitait des insultes, sans que les vigiles présents n’interviennent. Il s’est dirigé vers une surveillante qui lui a montré la caissière», raconte ce témoin.

Sarah, une autre cliente, qui se trouvait dans la longue file à la caisse où l’individu s’est pointé, raconte que l’incident a duré plus d’une dizaine de minutes. «Il est arrivé et a commencé à insulter la caissière. Elle ne pouvait placer un mot. Il l’a tirée de force du comptoir et l’a traînée à l’extérieur. Il l’a alors tabassée, relate-t-elle. Li ti pé bat li kouma zom ! Linn ménas madam-la ki li pou koup so figir.»

Un revolver

D’ajouter qu’un vigile qui a voulu s’interposer a reçu des coups. «L’homme a menacé de tuer les clients qui voulaient venir en aide à la caissière. Il avait un revolver en sa possession, outre sa matraque», confie cette mère de quatre filles.

Cette dernière dit être encore traumatisée par l’incident, d’autant plus que l’homme balançait sa matraque dans toutes les directions. «Il aurait pu nous blesser. C’est un lieu qui est censé être sécurisé. Mais dimanche, personne ne s’est senti en sécurité.»

Selon nos recoupements, une histoire amoureuse serait à l’origine de cette agression. Ce serait un ami de la caissière qui aurait envoyé le bouncer sur son lieu de travail pour lui «donner une leçon». À la police, bien que la caissière ait affirmé être partie avec l’individu de son plein gré, les images des caméras CCTV démontrent le contraire, avance un préposé du supermarché. La jeune femme a soumis sa lettre de démission juste après l’incident.

Du côté de la compagnie gérant l’enseigne Super U, on indique avoir entamé des discussions avec la société de gardiennage afin qu’un tel incident ne se reproduise pas. Une plainte a également été faite à la police.

Il n’empêche que des clients, eux, envisagent de porter plainte contre la société pour non-respect de la sécurité d’autrui.