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Jyotee Derochoonee-Jatoo: «C’est triste et dur à dire mais nous devrons peut-être fermer»
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Jyotee Derochoonee-Jatoo: «C’est triste et dur à dire mais nous devrons peut-être fermer»
Dites à nos lecteurs ce que vous faites à la Maison Familiale Rurale (MFR).
Nous offrons aux jeunes qui n’ont pu terminer leurs études académiques ou qui ont de faibles résultats, une formation en pâtisserie et en cuisine afin qu’ils puissent trouver un emploi notamment dans un hôtel, un restaurant ou dans une pâtisserie. Cette formation est en deux parties : il y a d’abord la théorie qui est faite à l’école et la pratique où les élèves sont ensuite envoyés en stage. Stage qui est offert aux jeunes afin qu’ils puissent acquérir de l’expérience. Pendant trois mois, les jeunes sont placés dans différents hôtels.
Combien d’élèves compte la MFR de l’est ?
Cette année, nous avons eu une quinzaine d’élèves et nous sommes en train de recruter encore. Mais depuis notre création, nous avons formé plus d’une trentaine de jeunes qui, aujourd’hui, sont qualifiés et qui travaillent dans des hôtels.
Est-ce que les formations que vous offrez sont gratuites ?
Les jeunes devraient payer Rs 500 mensuellement. Mais il faut noter que ceux qui s’inscrivent, viennent eux-mêmes de familles à faibles revenus. J’avouerai donc qu’il est assez rare qu’un élève paie.
Financièrement, ça doit aller mal pour la MFR de l’est ?
Nous faisons face à un gros problème financier. Il faut tout d’abord rappeler à la population que nous sommes une organisation non gouvernementale qui est gérée par un conseil d’administration. Et nous fonctionnons grâce à des parrainages, des aides sociales et des projets de Corporate Social Responsibility, entres autres.
Comment se fait-il que vous vous retrouviez dans une telle situation ?
C’est parce qu’il y a un manque de parrains. Depuis notre création en 2011, nous avions eu une aide considérable de la part de différentes institutions et associations telles que les hôtels, le groupe Constance ou Alteo. La fédération MRF nous a également beaucoup aidés au début. Mais malheureusement, depuis l’année dernière, nous nous retrouvons dans une situation très difficile car nous n’avons plus d’argent.
Ce manque d’argent doit entraver le bon fonctionnement de votre institution ?
Oui. Les membres du personnel n’ont pas de salaire depuis deux mois. Au début de l’année, et ce pendant quatre mois, nous n’avions pu payer nos employés et voilà que cela continue. En ce qui concerne l’école, tous les projets ont été stoppés. Dans notre système éducatif, des sorties et des visites sont en général prévues mais tout s’est arrêté car cela coûte. Nous avions aussi l’habitude d’offrir des repas à nos étudiants mais nous ne pouvons plus le faire.
Quelles mesures ont été prises pour sortir de cette situation ?
Nous avons démarré plusieurs petits projets. Par exemple, l’année dernière, nous avons vendu des produits décoratifs que nous avions fabriqués à travers le recyclage de paille de canne et d’autres produits. Nous avons aussi créé un jardin bio et d’autres petits projets qui peuvent nous aider. Mais ce n’est pas suffisant.
Qu’adviendra-t-il de votre centre si ce problème financier persiste ?
C’est triste et dur à dire mais nous devrons peut-être fermer nos portes pendant un certain moment. Il est difficile de se dire que tous nos efforts vont tomber à l’eau et que nous allons décevoir ces jeunes qui ont espoir en nous. C’est également triste pour notre société car nous sommes en train de faire un bon travail en encadrant ces jeunes. Je lance un appel aux différentes entreprises, hôtels et autres pour qu’ils nous aident. Car en nous aidant ils contribueront à faire que ces jeunes aient un meilleur avenir.
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