Peter et Elliott le Dragon: un voyage magnifique pour petits et grands

23 septembre 2016

23 septembre 2016, 15:03

Commentaire(s)

15:03

Commentaire(s)

Par

Partager cet article

Peter et Elliott le Dragon: un voyage magnifique pour petits et grands

1977. Peter, cinq ans, est en voiture avec ses parents sur une route déserte lorsqu’ils font une sortie en tentant d’éviter un cerf. Leur véhicule fait plusieurs tonneaux et les parents sont tués sur le coup. Peter survit indemne, mais est pourchassé dans la forêt toute proche par une meute de loups. Il est secouru par un dragon à la fourrure verte, aux yeux jaunes et aux ailes immenses : Elliott. 1985. M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, régale les enfants avec ses histoires sur un féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille Grace, la garde forestière, il ne s’agit que de contes, rien de plus. Et un beau jour, alors qu’elle rend visite à son compagnon Jack qui dirige une équipe de bûcherons en pleine forêt, elle tombe sur Peter. Âgé de 11 ans, ce dernier a vécu toutes ces années en pleine forêt. Et ce qu’il raconte est incroyable...

La note : 8/10

On se souvient à peine de Peter et Elliott le Dragon, mélange d’animation et de film live sorti en 1977, comme il était alors à la mode d’en produire chez Disney (L’apprentie sorcière, Mary Poppins). Le succès du film a bercé une génération de spectateurs aujourd’hui quadragénaires, mais avec le temps, le procédé a plutôt mal vieilli et le studio n’a jamais cherché à capitaliser sur ce titre, même aux ères successives du DVD et du Blu-Ray.

Disney, toutefois, le fait aujourd’hui, 40 ans plus tard, alors que la nouvelle tendance est aux remakes/reboots des films d’hier, en particulier des classiques animés. La résurrection de Peter et Elliott le Dragon viendrait peut- être, aussi, de la nouvelle tendance autour des dragons, créatures mythiques désormais parfaitement acceptables alors que la série Game of Thrones est devenue un phénomène à part entière.

À l’image de ce qui a été fait sur Cendrillon avec Kenneth Branagh, c’est un cinéaste issu du folklore indépendant qui a été choisi pour mettre en images le conte. David Lowery est inconnu du grand public, mais les cinéphiles se souviennent de quelques-uns de ses titres sudistes, St. Nick en 2009, et surtout Amants du Texas en 2013.

Sur une trame proche de celle de St. Nick, dans laquelle un frère et une sœur trouvaient refuge dans la marge en pleine nature, et également, dans son aspect récit oral entre un père et son fils, de son superbe court-métrage Pioneer, qui avait marqué Sun- dance, le reboot du non-classique de 1977 est du pur Lowery. Un enfant, sur la route d’une grande aventure, en voiture avec ses parents, se retrouve à l’issu d’un accident de la route jeune orphelin perdu dans l’immensité d’une forêt, adopté par la bonté d’une créature poilue d’un autre temps.

Cette rencontre est la synthèse parfaite entre les différentes œuvres de l’auteur, courtes ou longues, dans son obsession pour l’enfance, ses narrations épurées, sa recherche d’une réalisation ample et éthérée où la nature, comme chez Malick, occupe une place essentielle. On reprochera à la trame d’être minimaliste, voire sédative, dans son incapacité à ne relater rien d’autre qu’une histoire d’amitié entre un enfant et une créature hors norme (magnifique dragon, inséré de façon réaliste dans l’environnement sylvestre), comme Spielberg le fit si bien avec E.T., l’extraterrestre en 1982. Mais cette tendance propre à tous les films de l’auteur, est contrebalancée par la force visuelle de son approche qui donne un souffle épique à cette amitié entre ces deux êtres sauvageons, dans la grande verte que l’auteur filme avec grâce, en captant les silences et les instants, pour mieux laisser une empreinte sur les esprits.

Moins enthousiaste et exubérante que de nombreuses productions enfantines qui aiment surtout s’armer de bruits corporels pour amuser la faune des grandes sections, le reboot utilise une approche d’auteur pour donner une facture intemporelle aux images. Plus que jamais, on retrouve l’esprit et le rêve de Walt, un peu mis à mal par l’industrie brasse-tout du studio aujourd’hui. En effet, si les block- busters Marvel et Lucasfilms tournés désormais chez Disney pourraient être produits à l’identique chez Warner ou Fox, Peter et Elliott le Dragon est l’héritier racé de la philosophie du grand Walt. Un conte magnifique pour les moins de 12 ans.

Fiche technique

<p>Titre original : Pete&rsquo;s Dragon</p>

<p>Genre : Aventure, fantastique</p>

<p>Durée : 1 h 45</p>

<p>De : David Lowery</p>

<p>Avec : Acteurs: Bryce Dallas Howard, Oakes Fegley, Wes Bentley, Karl Urban, Oona Laurence, Robert Redford</p>

<p>Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle</p>

En salles

Insaisissables 2

L’histoire en une ligne : Le gang des magiciens voleurs doit reprendre du service lorsqu’ils se font manipuler par un riche sociopathe...

Titre original : Now You See Me 2

Genre : aventure, action

Durée : 2 h 05

De : Jon M. Chu

Avec : Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson, Dave Franco, Daniel Radcliffe, Lizzy Caplan, Jay Chou, Sanaa Lathan, Michael Caine, Morgan Freeman

Salle : Star Bagatelle