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Jawaharlall Lallchand: «Des profits de Rs 52 millions après sept ans»
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Jawaharlall Lallchand: «Des profits de Rs 52 millions après sept ans»
Après sept années de vaches maigres, la MSC fait des profits pour la première fois. La compagnie compte diversifier ses activités en se lançant notamment dans des croisières. Jawaharlall Lallchand, Chairman de la Mauritius Shipping Corporation Ltd se confie.
Quelle est la situation financière de la MSC, qui était jusqu’à dernièrement dans le rouge ?
L’un des objectifs du gouvernement était de redresser la situation financière des corps parapublics qui faisaient faillite. Avant la constitution du nouveau conseil d’administration, la MSC faisait des pertes. De 2009 à 2013, les pertes accumulées s’élevaient à Rs 260 millions.
Quand nous sommes arrivés, il fallait prendre des mesures appropriées. J’ai personnellement préparé un plan de restructuration. Si on avait engagé un consultant uniquement pour le rédiger, il aurait coûté des millions de roupies. Avec l’aide du conseil d’administration, nous avons appliqué la première phase en mars 2015. Une année après le début de ce processus, nous avons fait des profits de Rs 52 millions. Cela, après sept ans.
Qu’avez-vous fait ?
C’est une stratégie en trois phases. D’abord, nous avons arrêté l’hémorragie, c’est-à-dire les dépenses. Il y avait des abus extraordinaires. Quelques membres du personnel ne faisaient rien, mais ils touchaient un gros salaire. Il y avait l’achat de pièces détachées qui n’étaient pas nécessaires, sans compter les heures supplémentaires injustifiées.
La MSC s’était aussi lancée dans des activités qui n’étaient pas son business principal. Nous avons externalisé ces activités. Autre exemple, tous les deux ans, le Mauritius Trochetia doit aller en cale sèche. En 2013, la MSC avait budgétisé Rs 35 millions, mais l’exercice de maintenance a coûté Rs 70 millions finalement. En revanche, le même exercice en 2015 nous a coûté Rs 27 millions alors que nous avions prévu Rs 35 millions.
Les deux autres phases de notre restructuration concernent le recrutement de quelques cadres qualifiés car il faut savoir qu’environ 70 % de notre personnel était sousqualifié. Et pour compléter ce plan, nous nous lançons dans de nouvelles activités qui sont notre core business.
Justement, quelles sont ces nouvelles activités ?
Nous avons perdu 50 % de notre marché en tant qu’agent maritime. Il y a une nouvelle stratégie pour conquérir ce marché. Il y a, par année, 35 000 navires qui passent dans les eaux mauriciennes mais ils ne sont qu’environ 3 000 à faire escale à Port-Louis. Donc, avec divers ministères, la MSC a fait en sorte qu’une compagnie internationale vienne pour le bunkering chez nous. Nous serons l’agent maritime des navires qui viendront à Port-Louis pour s’approvisionner en carburant. C’est une activité qui nous rapportera entre Rs 7 millions et Rs 10 millions annuellement. Nous avons également signé un accord avec Virgin Oil pour recycler l’huile usagée. Il y a d’autres secteurs d’activités qui nous intéressent, mais comme nous avons des concurrents dans ces domaines, je préfère ne pas en parler.
Nos informations indiquent que la MSC pourra organiser des croisières. Donnez-nous des précisions.
Le Mauritius Trochetia effectue deux voyages par mois à Rodrigues, pour ensuite rester au port pendant 15 jours. Nous pouvons l’utiliser pour organiser des sorties destinées aux Mauriciens et aux touristes. Nous projetons de le mettre à la disposition des touristes qui souhaitent se marier sur un bateau. Les couples sont souvent accompagnés de leurs familles. Donc, ils pourront résider sur le navire pendant toutes les festivités. Le Mauritius Trochetia peut aussi être un restaurant flottant. Nous comptons travailler avec des hôtels pour ces projets.
L’arrêt de la desserte Maurice-Rodrigues par bateau est toujours d’actualité ?
Cette route maritime n’est pas rentable. Un billet aller-retour coûte Rs 4 800 par personne. Nous dépensons énormément par trajet. De plus, quand le bateau rentre à Maurice, il n’y a pratiquement pas de cargo et les passagers préfèrent l’avion. Il faut aussi une forte somme d’argent pour la maintenance. Il n’est pas à l’agenda de la MSC d’acheter un nouveau bateau pour passagers car il nous faudra alors Rs 150 millions par année. Le Mauritius Trochetia peut encore desservir cette route pendant dix ans.
En revanche, il y a le MV Anna, un bateau cargo que nous louons à bail. C’est un bateau de soutien pour approvisionner Rodrigues. À la fin du bail, en 2017-2018, nous achèterons un bateau 100 % pour le cargo, qui nous coûtera moins cher par année. Il desservira les îles de l’océan Indien. Cette activité nous rapportera pas mal de revenus. Une somme de Rs 500 millions a déjà été votée dans le nouveau Budget.
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