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Attirer 200 000 retraités étrangers en quatre ans: une opportunité?
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Attirer 200 000 retraités étrangers en quatre ans: une opportunité?
Le projet est ambitieux. Attirer 200 000 retraités étrangers d’ici 2020 et pas n’importe lesquels. Il s’agit de ceux ayant un minimum de 1 500 dollars de retraite par mois. C’est l’une des mesures proposées par la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (CCIM) lors de la présentation des perspectives économiques de la Chambre pour la période 2016-17.
Selon le Dr Renganaden Padayachy, Azim Currimjee et Raju Jaddoo respectivement responsable du département d’analyse économique, président et secrétaire générale de la CCIM, cette mesure a pour objectif d’élargir notre base de consommateurs.
Cela devrait également avoir des effets multiplicateurs importants pour l’économie locale, soutiennent-ils. «Si nous parvenons à attirer 200 000 retraités, cela injectera environ Rs 65 milliards dans l’économie locale», avance Renganaden Padayachy. Maurice, poursuit-il, possède deux atouts majeurs : le pays est paisible et dispose d’une beauté indiscutable.
Renganaden Padayachy souligne par ailleurs que les retraités ne viendront pas pour travailler. Du coup, ils ne risquent pas de prendre des postes que peuvent occuper les Mauriciens. Autre fait intéressant : ces retraités étrangers ne bénéficieront pas non plus de notre welfare state. «Puisqu’ils utiliseront les cliniques privées, cette mesure sera aussi une incitation pour booster le secteur privé de la santé et, par la même occasion, apporter une nouvelle impulsion au Medical Hub que Maurice veut développer», explique le responsable du département d’analyse économique de la MCCI.
De plus, qui dit retraité, dit en général, enfants et petits-enfants. Et cela, selon Azim Curimjee, devrait aussi avoir un impact sur le tourisme, car ces derniers pourraient rendre visite à leur famille à Maurice.
Il s’agit également d’apporter une autre dimension à ce secteur ajoute le président de la MCCI. «Le touriste vit généralement à l’hôtel et fonctionne selon le circuit défini par l’hôtel. Mais dans ce cas, cela pourrait ouvrir l’accès à d’autres commerces tels que les restaurants, l’artisanat ainsi que les petites et moyennes entreprises. C’est aussi dans cette optique que nous proposons cette mesure.»
Le secteur des assurances pourrait, lui aussi, bénéficier de cette nouvelle base de consommateurs, estiment nos interlocuteurs. La MCCI propose ainsi de viser, dans un premier temps, 20 000 retraités en 2017.
Services adaptés
Mais une question demeure : l’île Maurice est-elle prête à accueillir un si grand nombre d’étrangers sur le moyen terme ? Selon l’économiste Azad Jeetun c’est tout à fait possible. Il ajoute cependant que tout dépendra de la façon dont cette proposition sera mise en œuvre, si le gouvernement décide d’y donner suite. Et pour Azad Jeetun, il s’agit principalement de s’assurer que toutes les dispositions soient prises pour bien accueillir ces retraités. «Il faudra que les infrastructures et les facilités soient mises en place pour qu’ils puissent vivre à Maurice», indique-t-il.
Marie-Noëlle Elissac-Foy, cofondatrice de Smart Moves for Entrepreneurs abonde dans le même sens. Pour cette dernière, la proposition de la CCIM est tout à fait valable.
Elle représente, selon Marie-Noëlle Elissac-Foy, une mine d’opportunité d’affaires pour les PME. Car celles-ci pourraient mettre en place des business qui tournent autour des services de proximité, de garde de la personne ou encore du développement d’applications «E-Health», entre autres.
S’exprimant en tant que cofondatrice d’une plateforme de networking et de formation pour les PME, elle fait toutefois ressortir qu’il faudra impérativement travailler avec les PME afin qu’elles développent des services adaptés à ce type de clientèle. Cela surtout si l’on veut que cette mesure ait les effets multiplicateurs escomptés. «Si l’on recherche des retraités fortunés, cela implique en principe qu’ils ont un mode de vie et une éducation d’un autre niveau. Les services que nous allons offrir vont donc devoir suivre», avance-t-elle.
A contrario, comme le fait ressortir Azad Jeetun, l’arrivée d’étrangers avec un fort pouvoir d’achat pourrait faire grimper les prix, surtout au niveau de l’immobilier et de certaines commodités. Un élément dont il faudrait tenir compte si ce projet se concrétise.
Au niveau du Board of Investment (BOI), l’on prend note de ce que propose la CCIM tout en soulignant qu’il faudra analyser cette proposition en profondeur avant de pouvoir se prononcer. Le BOI rappelle également que le gouvernement a annoncé plusieurs mesures incitatives lors de la présentation du dernier Budget, notamment une exemption fiscale sur les matériaux de construction de Nursing Homes et de Residential Care Homes. De plus, le Scheme for Non-Citizen Retirees est déjà opérationnel nous explique-t-on. (Voir encadré et infographie)
Comment accéder au scheme for non-citizen retirees ?
<p>Les critères d’éligibilité établis par le BOI sont clairs : le demandeur doit être un étranger âgé de 50 ans ou plus. Il doit effectuer un transfert initial de 40000 USD vers un compte en banque qui aura été créé dans une institution bancaire locale. Le seuil minimum sera de 40000 dollars, ou l’équivalent en devises convertibles. Le BOI explique également qu’un <em>«Retired Non-citizen»</em> peut acheter un appartement d’au moins deux étages en guise de résidence personnelle après avoir effectué un premier transfert de 120000 USD au moment de sa demande. Le BOI fait également ressortir que le <em>«life rights concept»</em>, qui existe sous le <em>«Smart City Scheme»</em> a été étendu aux constructeurs de maisons de retraite, de retirement villages ou de<br />
tout projet similaire ne se trouvant pas dans une <em>«smart city»</em>.</p>
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