Des pilotes d’Air Mauritius seraient prêts à prendre le large. Ils  dénoncent, dans une lettre, les conditions dans lesquelles ils travaillent.

UNE lettre signée par un groupe de pilotes d’Air Mauritius (MK) a été envoyée à la direction de la compagnie. Et une copie a atterri à l’express. Remplie de dénonciations, cette missive brosse un sombre tableau de la situation. Cela, à la veille des négociations entre les syndicats des pilotes et la direction de MK.

Tous les trois ans, un accord est signé entre les pilotes et la direction sur les conditions de travail. MK compte 230 pilotes, dont 108 Mauriciens. Certains menacent de se tourner vers des compagnies étrangères qui offriraient de meilleures conditions.

Le dernier accord a été signé en 2012 et l’exercice de 2015 a été repoussé à cette année-ci. Des changements au niveau de la direction en seraient la cause. Il y a trois semaines, celle-ci a indiqué vouloir revoir l’accord et apporter une «gestion plus saine» de la compagnie, fait-on valoir dans les hautes instances de MK.

Selon nos informations, cette révision de l’accord concernera les bénéfices et le salaire des pilotes. Ceux-ci céderont probablement la place à des packages. La direction a aussi annoncé que le calendrier des négociations sera communiqué une fois celui-ci établi. Or, c’est au même moment que la lettre a été émise.

Pourquoi est-ce maintenant que des pilotes se plaignent ? Selon la lettre du 11 septembre, ces derniers travaillent durant leurs jours de congé. Et d’ajouter que  4 500 jours de congé n’ont pas été alloués. Il y aurait aussi un manque de pilotes pour les avions ATR. «Cela a forcé MK à opérer des vols Maurice–Réunion avec des Airbus A330/340», indique-t-on.

La lettre mentionne aussi des démissions, qui ont entraîné l’annulation de plusieurs vols d’hélicoptère. Certaines lignes ont aussi été qualifiées de non-profitables. Il s’agirait des appareils effectuant le trajet Maurice–Maputo ou Dar es Salaam qui transporteraient en moyenne dix passagers.

Toutefois, du côté de MK, on fait comprendre qu’il y a des règles à respecter sur les heures de vol et le salaire des pilotes et que des vérifications sont effectuées dans d’autres aéroports. Si ces règles sont transgressées, une compagnie d’aviation ne peut obtenir la permission de faire décoller son avion.

Selon une source de MK, aucun manque de pilotes n’a été noté jusqu’à présent, même si la compagnie prévoit de recruter des membres d’équipage. De plus, la compagnie envisage de communiquer la performance de certaines lignes qu’elle dessert.