Il est l’un des avocats de Rakesh Gooljaury dans l’affaire Roches- Noires. M^e Rouben Mooroongapillay, qui nous a reçus à son restaurant, à La Chaussée, Port-Louis, soutient que son client n’a bénéficié d’aucune procédure de «write-off» par la MauBank et n’est pas un «privilégié politique».

Comment se porte votre client depuis qu’il a complété ses travaux d’intérêt général le 23 septembre ?

Rakesh Gooljaury a le moral à zéro en ce moment. Il se ressaisit peu à peu.

Pourquoi ?

C’est un peu normal après avoir vu son business s’écrouler. Un business dans lequel il a investi beaucoup de son temps, de son énergie et d’argent.

Que devient-il depuis la saisie de ses franchises et la nomination de deux administrateurs (NdlR : André Bonieux et Rajeev Basgeet de PwC) pour reprendre le contrôle de son business ?

Il est à la maison, en mode réflexion. Sur le plan professionnel, il n’a pas encore décidé de ce qu’il va faire.

Lors de sa dernière comparution en cour, votre client s’est dit «cool» pour affronter Navin Ramgoolam dans le procès qui reprend l’année prochaine dans l’affaire Roches-Noires…

Il se doit d’accomplir son devoir en allant témoigner dans ce procès.

Quelle relation entretient votre client aujourd’hui avec l’ancien chef du gouvernement ?

Mon client n’est pas en communication avec Navin Ramgoolam.

Depuis qu’il a été assigné comme témoin dans cette affaire, a-t-il reçu des menaces ou des intimidations ?

Je ne peux répondre à cette question à ce stade.

«L’express» a révélé, cette semaine, que les dettes d’un montant d’un demi-milliard de roupies de votre client à la MauBank sont en cours de «write-off». La perception veut qu’il ait bénéficié d’une faveur politique…

Au contraire, ses affaires se sont écroulées sous ce gouvernement. Mon client a purgé sa peine en termes de service communautaire après qu’il a été condamné par la cour. Je ne comprends pas cette perception de faveur politique. Sur ce plan-là, il n’a jamais bénéficié d’une quelconque faveur.

Je pense que ce qui a été rapporté dans la presse est erroné. Aucune de ses dettes ne sera effacée. D’ailleurs, on n’a reçu aucune communication officielle en ce sens. Je pense qu’il s’agit d’une procédure de la banque pour qu’il rembourse ses dettes.

Pourtant, «l’express» est en possession d’un document officiel où Rakesh Gooljaury figure en tête de liste des clients dont les dettes sont en cours de «write-off » par la MauBank…

J’aimerais bien voir ce document dont vous parlez. Ce sont des chiffres erronés car mon client a remboursé plus de Rs 400 millions, outre un remboursement de Rs 75 millions en 2014.

Et la banque, à travers son Receiver Manager, recouvrera encore plus avec les recettes provenant de la vente des biens immobiliers et autres compagnies de Rakesh Gooljaury. J’aimerais aussi faire ressortir que Rakesh Gooljaury a été le seul client de l’ex-Mauritius Post & Cooperative Bank à avoir payé le taux d’intérêt le plus élevé durant ces six dernières années. Je me demande si la banque a fait sa risk assessment ou si elle a failli à son devoir, la menant ainsi à sa perte.