Les trafiquants de drogue ne manquent pas d’imagination… Après les ustensiles de cuisine, les appareils électroniques ou encore leurs parties intimes, ils optent cette fois pour des cartes de vœux afin de dissimuler des substances illicites. En effet, 112,8 grammes d’héroïne, valant plus de Rs 1,6 million, ont été saisis entre le mardi 27 et le jeudi 29 septembre, à la poste centrale de Port-Louis, dans cinq cartes de vœux en provenance du Kenya.

Happy Birthday, For a special couple on your wedding, Deepest sympathy... Ces cartes de vœux sont adressées à des personnes décédées, à des adresses fictives ou encore à des récipiendaires aux noms incomplets. Et selon une enquête menée par des éléments de l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU), ce sont des détenus de la prison centrale de Beau-Bassin qui ont passé les commandes.

Le mardi 27 septembre, l’équipe de l’ADSU de la division Sud a saisi un colis adressé à une habitante de Chemin-Grenier, âgée de 54 ans. Dans la carte d’anniversaire se trouvaient 16,8 grammes d’héroïne. La drogue a été substituée avant qu’une opération de livraison contrôlée ne soit effectuée le jeudi 29 septembre, sous la supervision du surintendant de police Sharir Azima.

L’enveloppe a été livrée à l’adresse en question. En l’absence de la quinquagénaire, c’est son fils de 26 ans qui a accusé réception du colis. Les policiers n’ont pas tardé à débarquer sur les lieux. Une fouille effectuée à son domicile a permis aux enquêteurs de saisir une balance électronique et du papier cellophane.

Mère et fils ont par la suite été emmenés au bureau de l’ADSU pour y être interrogés. Ils ont affirmé ne pas être au courant du contenu du colis et ont été autorisés à rentrer sur l’ordre de l’assistant surintendant de police Jacques Jean Pierre.

Le mercredi 28 septembre, c’est une carte de souhait For a special couple on your wedding, contenant 16,6 grammes d’héroïne, qui a été réceptionnée à la poste centrale. Elle était adressée à un habitant de Cap-Malheureux. Le lendemain, un policier déguisé en facteur s’est rendu à l’adresse indiquée. Le colis a été récupéré par un collégien de 15 ans.

Des policiers ont immédiatement investi les lieux. L’adolescent devait déclarer ignorer ce que contenait le colis. Son père et sa mère ont également nié toute implication dans cette affaire. Le père du collégien a expliqué aux enquêteurs que la lettre en question était adressée à son défunt frère. On continue, dit-il, de recevoir ses courriers. Ils ont été autorisés à rentrer chez eux.

En outre, trois autres enveloppes contenant au total 79,4 grammes d’héroïne ont été interceptées à la poste centrale par des éléments de la brigade antidrogue de la division Ouest, mardi. Elles étaient toutes adressées à des habitants de Petite-Rivière. Deux jours après, une opération de livraison contrôlée a été mise en place.

Les policiers devaient débarquer à Petite-Rivière pour s’enquérir de l’identité des destinataires des colis, car leurs adresses étaient incomplètes. Ils devaient apprendre par la suite que deux d’entre eux étaient décédés.