Des rochers installés le long de la plage de Grand-Baie pour freiner l’érosion servent aujourd’hui de repaire à des rats. Les marchands basés sur place attirent l’attention des autorités sur ce problème d’hygiène publique.

La plage de Grand-Baie a fait l’objet de travaux, il y a trois ans, en vue d’y limiter les effets de l’érosion. Toutefois, la bande de rochers que la Beach Authority a installée à cette fin constitue depuis un certain temps un abri de choix pour les rats. Leur présence est loin de plaire aux colporteurs et autres personnes qui fréquentent les lieux au quotidien.

Une année après que les rochers ont été mis sur la plage de Grand-Baie, les marchands qui y opèrent ont constaté l’apparition d’un tout autre fléau que l’érosion : des rats. Ces derniers, rappelons-le, peuvent transmettre des maladies à travers leur urine, leurs excréments ou leur salive. Ils sont aussi porteurs de puces et de tiques qui causent des allergies. Sans compter que s’ils se sentent en danger, ils sont capables de mordre… Autant de raisons qui ont poussé les marchands de plage à tirer la sonnette d’alarme.

«C’est vrai que cette plage avait un grand problème d’érosion et qu’il fallait faire quelque chose pour y remédier mais, d’un autre côté, ces rochers affectent notre commerce dans la mesure où ils sont devenus un repaire pour rats», déplore Surat Ramraka, marchand de fruits et de jus. Comme lui, ils sont plusieurs à vendre des aliments et boissons sur la plage de Grand-Baie et si les rats sont peu visibles lorsqu’il fait jour, explique Surat Ramraka, à la nuit tombée, c’est une autre histoire. Or, poursuit-il, «il y a des marchands qui travaillent de 17 heures à deux heures du matin», soit précisément les heures où les rongeurs sortent de leur cachette pour se mettre quelque chose sous la dent.

Attirés par les effluves

Rosan Nourally fait partie de ces marchands de plage qui vendent leurs produits la nuit. «Depuis que des rats ont élu domicile dans les rochers, c’est devenu un enfer pour nous. Nos ventes ont diminué, si bien qu’en ce qui me concerne, j’ai acheté du poison pour rats mais cela me revient cher à la longue. Il y a des marchands qui n’ont pas les moyens de le faire», explique notre interlocuteur. Et Rosan Nourally d’ajouter que les rats sortent généralement de leurs abris quand les marchands se mettent à préparer les aliments qu’ils vont mettre en vente, sans doute attirés par les effluves qui s’en échappent. Loin d’être les bienvenus, les rongeurs «font peur aux clients. Non seulement ils sont gros donc visuellement effrayants mais ils constituent surtout une menace en termes d’hygiène», commente-t-il.

Une visite sur place permet de mieux comprendre où nichent les rats. En effet, entre les rochers se trouvent des interstices où les petits mammifères se faufilent sans peine. En plus d’abriter une population de rats, ces espaces représentent un autre danger car «souvent, les personnes qui marchent sur les rochers s’y prennent les pieds. Plusieurs d’entre elles, y compris des enfants, se sont blessées de cette façon», avance Rosan Nourally. Le risque est d’autant plus grand que les rochers s’étendent le long d’une bonne partie de la plage, incitant les gens à s’y promener.

Les marchands basés à la plage de Grand-Baie souhaiteraient que la Beach Authority trouve au plus vite une solution au problème de rats sur ce site très fréquenté par les Mauriciens et les touristes. Étant donné le rythme auquel se reproduisent ces rongeurs (NdlR : quatre à six portées de six à huit jeunes par an), ils craignent, de fait, que la situation ne devienne ingérable.

Afin d’obtenir des éclaircissements sur cette affaire, nous avons interrogé un cadre de la Beach Authority. Selon cette source, une compagnie spécialisée dans le contrôle de nuisibles intervient régulièrement à la plage publique de Grand-Baie par rapport au problème de rats. Néanmoins, a poursuivi ce cadre, il est primordial que les colporteurs travaillant en ce lieu le gardent propre. «À plusieurs reprises, la Beach Authority a encouragé les marchands à ne pas jeter de nourriture sur la plage», a-t-il souligné, ajoutant que, malheureusement, il y a toujours des déchets sur le site.