Ben Hur: un péplum long et ennuyeux

7 octobre 2016

7 octobre 2016, 11:22

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Ben Hur: un péplum long et ennuyeux

Aux alentours de l’an 25 en Palestine sous occupation romaine. Judah Ben-Hur, jeune juif d’une noble famille, a un frère adoptif romain, Messala. Les deux sont les meilleurs amis du monde. Mais malgré toute l’affection que lui prodigue sa famille adoptive, Messala s’est toujours senti à l’écart. C’est pour cela qu’il s’engage dans l’armée romaine et s’en va combattre en Germanie durant trois ans. Pendant ce temps, Judah a épousé Esther, une esclave au service de la famille. Le retour de Messala, devenu un officier romain couvert de gloire, coïncide avec l’arrivée du nouveau gouverneur romain, Ponce Pilate et une révolte de juifs fanatiques. L’un d’eux, Dismas, a trouvé refuge chez les Ben-Hur et tente d’assassiner Ponce Pilate, qui défile dans Jérusalem avec les soldats romains. Accusés de complicité, les Ben-Hur sont arrêtés et leur maison mise à sec par les légionnaires menés par Messala. La mère et la sœur de Judah sont condamnées à être crucifiées, alors que le jeune homme est lui-même condamné aux galères. Il se jure de survivre pour se venger…

La note : 3/10

À Hollywood, quand on veut un film super kitsch à un prix exorbitant, on fait appel à Paul W.S. Anderson ou au cinéaste russe Timur Bekmambetov. Le premier ayant déjà fait dans le péplum débile avec Pompéi, il fallait donc que le second s’y mette. C’est désormais chose faite, bien malheureusement, parce que ce Ben-Hur est affligeant.

Quand il s’agit de réadapter la Bible et un classique du cinéma signé William Wyler, dont on ne compte plus les Oscars et les spectateurs et dont le titre est gravé parmi les plus grands triomphes de l’Histoire, il faut dire que les producteurs auraient pu faire mieux que Timur Bekmambetov, qui est surtout connu pour ses divertissements visuellement intéressants, mais pas forcément très intelligents (Wanted ou Abraham Lincoln : chasseur de vampires). Et, là encore, avec ce Ben Hur, on a droit à une série B totalement artificielle, où les décors spectaculaires du film de 1959 sont remplacés par des images de synthèse d’une qualité douteuse, malgré l’énormité des moyens déployés.

Difficile également de ne pas parler de la solidité du casting originel : Charlton Heston – qu’on en viendrait presque à regretter en Ben Hur – brillait d’une présence que le jeune Jack Huston peine à émuler, malgré ses efforts. Il en va de même pour Toby Kebbell, qui semble incapable de donner vie au personnage pourtant tourmenté de Messala ; il reste la petite frappe qu’il a si souvent jouée dans les films de Guy Ritchie. Quant à l’apparition de Morgan Freeman, dans un second rôle «déguisé», il est particulièrement ridicule avec sa perruque et ses costumes extravagants ! Un vrai gâchis.

Le film, qui dure une heure de moins que l’original, semble durer deux fois plus longtemps tant les séquences d’exposition sont longues et fréquentes. Tout cela pour mener au clou du spectacle, le moment le plus connu du film original, la course de char, qui au final se révèle, ici, insipide. Force est donc d’admettre que cette nouvelle adaptation provoque avant tout l’ennui. De nos jours, les meilleurs péplums se trouvent de toute évidence à la télévision, et c’est bien dommage. À voir pour les fans de peplums.