Publicité

Mœurs: des salons de massage dans le viseur de la police

8 octobre 2016, 18:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mœurs: des salons de massage dans le viseur de la police

Enseigne «discrète», adresse non indiquée, chambre de massage perdue au fin fond d’un bâtiment… Les propriétaires de certains salons, où se rendent Mauriciens et touristes pour avoir des relations sexuelles avec des «masseuses» contre paiement, usent de nombreuses astuces pour éviter tout ennui avec la police. Des enquêtes sont en cours pour démanteler ce «réseau de prostitution». En effet, depuis un mois, une dizaine de salons de massage, concentrés dans une région de Rose-Hill, sont surveillés de près par la police. Sans compter les «trois à quatre salons douteux» sis dans une autre région.

D’ailleurs, il y a eu trois descentes à Rose-Hill durant les deux dernières semaines, indique une source policière. Toutefois, malgré les renseignements provenant d’informateurs infiltrés, seul un étudiant d’une trentaine d’années a été interpellé. Il a avoué avoir eu «des relations sexuelles avec une masseuse contre paiement». Le jeune homme a été relâché sur parole alors que la masseuse, arrêtée par la suite, a dû payer une amende de Rs 1 700 en cour.

Selon un enquêteur, ces salons de massage sont «un vrai casse-tête pour la police». Il est d’ailleurs difficile de sanctionner ce type de délit, tout «comme la prostitution», affirme la source. D’ajouter qu’à moins de prendre les coupables la main dans le sac, la police doit se fier à leurs aveux. Et pour éviter des ennuis avec la justice, les propriétaires de certains salons de massage usent de nombreuses astuces, fait-il ressortir. L’express s’est rendu à Rose-Hill pour en savoir plus.

Entre Rs 500 et Rs 2 000

Direction un des salons de massage ciblés par la police. Au début, le client ne sait pas où se situe le salon. Seule indication: une enseigne accrochée à un bâtiment qui semble vide. Il y est écrit «massage», suivi d’un numéro de téléphone. Au bout du fil, une voix féminine nous répond. Celle-ci nous indique alors l'endroit où nous devons rendre.

À l’endroit mentionné, il n’y a aucune indication qu’un salon de massage s’y trouve mais une personne nous accueille au bord de la route. Selon une source policière, c’est un moyen d’éviter de se faire prendre s’il y a une descente des forces de l’ordre. D’ailleurs, les chambres où se déroulent «les séances de massage», dit-elle, sont toujours placées au fond du bâtiment ou au premier étage. C’est pour cette raison qu’il est difficile de prendre les masseuses en flagrant délit.

En outre, une ancienne masseuse reconvertie en esthéticienne nous raconte ses expériences. «Les salons de massage qui offrent des extras varient d’un lieu luxueux à une chambre crasseuse.» Certains seraient réservés aux touristes et aux riches alors que d’autres, qui se trouvent éloignés du centre économique d’un village ou d’une ville, accueilleraient des Mauriciens. Même chose pour ce qui est de l’apparence des masseuses, fait ressortir notre interlocutrice. Les séances varient entre Rs 500 et Rs 2 000.

Interrogé, le maire de Beau-Bassin–Rose-Hill, Ken Fong, soutient que la mairie ne délivre pas de permis pour des salons de massage. «Nous octroyons des permis pour des salons de beauté», précise-t-il.