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POST-BAI : MauBank et NIC dans l’escarcelle de nouveaux propriétaires?

10 octobre 2016, 10:19

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POST-BAI :  MauBank et NIC dans l’escarcelle de nouveaux propriétaires?

 

Roshi Bhadain, après la polémique Heritage City, remet ça autour de l’épineux dossier de l’ex-British American Investment (BAI). Hier, au Rabita Hall, le ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance est monté au créneau pour insister auprès des détenteurs du Super Cash Back Gold (SCBG) qu’il n’a rien à voir avec la fermeture de la Bramer Bank. Le ministre propose dans la foulée la vente de la MauBank Ltd, fruit d’une fusion entre l’ex-MPCB Ltd et la Bramer Bank et aussi celle de la National Insurance Company (NIC) pour les rembourser.

En fait, Roshi Bhadain ne souhaite pas porter le chapeau de la crise BAI et de ses conséquences économiques et sociales. «Nou minister li responsab lasirans ek labours. Nou pa responsab labank. Nou pa finn partisip dan okenn rénion avek sa ki finn arivé a Bramer Bank. Désizion finn pran par labank santral.» Une manière à peine voilée pour dire aux détenteurs du SCBG qu’il faut frapper à d’autres portes pour faire entendre leurs récriminations, comme celles du Gouverneur de la Banque de Maurice et du ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenaraidoo. Mais aussi de l’actuel Grand argentier, Pravind Jugnauth, qui aurait un droit de regard sur le fonctionnement des institutions bancaires.

Cependant, la proposition de Roshi Bhadain de vendre la MauBank, et éventuellement la NIC, est diversement accueillie. «C’est une question qui relève des actionnaires et pas du Chief Executive Officer, qui est nommé pour exécuter le Business Plan de la banque. Il faut voir du côté de l’actionnaire majoritaire, qui est le gouvernement», explique Sridhar Nagarajan, CEO de la MauBank. Une analyste financière se demande même si en faisant des provisions pour effacer des dettes de plus de Rs 800 millions, la MauBank ne se fragilise pas financièrement aux yeux d’éventuels repreneurs.

Toutefois, il nous revient que cette option n’est pas à écarter totalement, car le ministère des Finances y réfléchit sérieusement. Pour le moment, c’est le timing qui fait la différence car la MauBank n’est pas à vendre tout de suite. «Il faut d’abord augmenter la valeur intrinsèque de la banque», insiste le ministre Bhadain. «Il faut se donner deux à trois ans pour restructurer cette banque, pour la remettre sur des bases financières solides. En ouvrant son actionnariat à la hauteur de 30 % à 40 % à un investisseur étranger ou local, la MauBank sera financièrement en mesure de rembourser les capitaux que l’État y a investis. Et dans le même temps, d’avoir un partenaire stratégique pour lui permettre de passer à un nouveau palier de son développement, soit d’aller à la conquête de nouveaux marchés dans la région et d’agir comme un corridor auprès de certaines zones économiques en Afrique et en Asie», souligne le CEO de la banque.

Pour ce qui est de la NIC, qui a pris le relais de l’ex-BAI, opérant jadis sous le contrôle du groupe BAI, la question d’un rachat par Prudential, compagnie d’assurance bri- tannique, est toujours d’actualité. Si Prudential songeait à un certain moment à devenir un partenaire stratégique de la NIC, le géant britannique des assurances vient de changer de stratégie. Il se propose de devenir l’unique propriétaire de la NIC, en mettant Rs 4 milliards sur la table.

«Les discussions continuent à cet effet à Londres. Si le montant du deal est approuvé par le gouvernement, Prudential enclenchera les procédures d’acquisition pour que la transaction soit finalisée dans le plus bref délai», rappelle une source proche de la direction de la NIC, compagnie qui comprend 135 000 détenteurs de polices d’assurance, dont la période de maturité varie de 2030 à 2040.

Quoi qu’il en soit, la recapitalisation de la MauBank et de la NIC a déjà coûté plusieurs milliards de roupies au pays.