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Deepwater
Résumé
Mike Williams, marié et père d’une petite fille, est électricien sur Deepwater Horizon. Cette plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique tourne vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour ex- traire les quelque huit cent millions de litres de pétrole brut enfouis sous les fonds marins. Comme son ami Caleb Holloway et les 120 autres membres de l’équipage, Mike Williams a une entière confiance en son patron Jimmy Harrell. Tous connaissent son professionnalisme. En revanche, tous se méfient de Donald Vidrine, le représentant de la société locataire de la plateforme et directeur commercial. Lui, ne pense qu’au profit. Nous sommes le 10 avril 2010 et la société locataire décide contre l’avis des techniciens de déplacer la plateforme sans prendre les précautions d’usage jugées trop coûteuses. Le pétrole encore enfoui sous leurs pieds jaillit et c’est l’explosion, le début de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire…
La note: 8/10
Allons droit au but : ce «Deepwater» est sans surprise et certainement plus dramatique que la catastrophe écologique, mais aussi humaine, dont il s’inspire (et ce n’est pas peu dire). Peter Berg ne s’intéresse que peu aux conséquences ou même au contexte, à la politique ou à l’environnement, car son point de vue s’oriente vers les hommes présents pendant l’accident qui provoquera l’explosion de la plate-forme et la mort de 11 ouvriers. On pourrait accuser le réalisateur de lâcheté, esquivant habilement ce qui l’obligerait à se mouiller intellectuellement et à divulguer ses opinions sur le sujet, mais il est magnifiquement racheté par le travail sur ses personnages car il contribue à rendre hommage aux hommes et aux femmes qui étaient au cœur de cette tragédie.
Par son sujet, la prise de position semble clairement inévitable. Et sans pour autant forcer sur la dose de manichéisme, avec d’un côté les gentils ouvriers, et de l’autre les patrons toujours avides d’argent, le film retranscrit les failles d’un système hypocrite, soi-disant sécurisé pour ses ouvriers, de la part de responsables qui n’ont jamais posé le pied sur ces géantes installations métalliques (ou pas très longtemps). Le fait est là, l’accident est inévitable.
Comme pour «Du Sang et des Larmes», «Deepwater» brille par sa construction d’une simplicité qui n’a d’égale que son efficacité. Décomposant son film en deux parties bien distinctes, ici reliées par une tension montant crescendo, les 50 premières minutes sont réservées à l’introduction de tous les personnages et du monde dans lequel ils évoluent. Le spectateur est attiré dans cet univers où tout le monde se connaît et s’apprécie déjà avant le début du film. L’attachement avec ces travailleurs de la classe ouvrière s’opère ainsi facilement grâce au style que Berg entretient depuis des années avec cette manière empathique d’aborder son histoire, d’abord par le prisme humain, puis par celui du spectaculaire. Car il n’y a pas meilleure recette dans un film catastrophe que d’écrire (et de décrire) humaine- ment ses personnages avant de les mettre devant le plus grand des dangers. Par des valeurs auxquelles on s’identifie tous, l’entraide en première ligne, et un grand naturel de la part des acteurs, l’impression d’appartenir à une seule et grande famille soudée domine chez le spectateur. Les personnages ont un rôle bien défini, ont des surnoms, des traits de caractère et s’échangent des vannes drôles parce qu’elles s’inscrivent justement dans un contexte d’immersion, qui ne nous quittera plus jusqu’à la fin d’un cauchemar annoncé.
Avec une approche viscérale, «Deepwater» insiste sur la monstruosité de cette matière noire qui remonte à la surface dans un élan de rage incontrôlée. Presque horrifique dans son traitement sonore lourd (rappelant presque le «Godzilla» de Gareth Edwards) et ses explosions imprévisibles et dramatiques, la seconde moitié impressionne par sa brutalité et par l’ampleur tragique de l’accident. À échelle humaine, l’on assiste au démembrement de toute une structure à l’apparence si robuste et à l’incapacité de l’être humain de contrôler les événements, destiné à subir plus qu’à se battre.
Dans ce chaos où le pétrole enveloppe chaque plan de sa noirceur, difficile de parfois distinguer l’action des personnages, uniformisés par un même visage recouvert de ce qu’eux appellent la boue, une manière de les montrer aussi égaux et impuissants les uns que les autres face à la force de ce qu’ils ont dévoilé. À voir.
Fiche technique
Genre : Film catastrophe
Durée : 1 h 50
De : Peter Berg
Avec : Mark Wahlberg, Kurt Russell, John Malkovich, Gina Rodriguez, Dylan O’Brien, Kate Hudson
Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle
En salles
En quête de sens
L’histoire en une ligne : deux amis d’enfance sillonnent les routes du monde à la recherche de réponses aux questions de la vie…
Genre : Documentaire
Durée : 1 h 30
De : Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière Avec : Vandana Shiva, Satish Kumar, Hervé Kempf, Frédéric Lenoir, Marianne Sébastien, Trinh Xuan Thua
Salles : MCine Trianon, séance de 19 heures
Mechanic Ressurection
L’histoire en une ligne : Un tueur à gages va devoir faire face à son pire adversaire afin de sauver la femme qu’il aime...
Genre : Action, thriller
Durée : 1 h 40
De : Dennis Gansel
Avec : Jason Statham, Jessica Alba, Tommy Lee Jones, Michelle Yeoh, Sam Hazeldine, Rhatha Phongam, Nathalie Burn
Salles : Star Bagatelle
Jason Bourne
L’histoire en une ligne : Ayant disparu depuis une dizaine d’années, Jason Bourne refait surface et ramène la CIA sous le feu des projecteurs…
Genre : Action, espionnage, thriller
Durée : 2 h 10
De : Paul Greengrass
Avec : Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander, Vincent Cassel, Julia Stiles, Riz Ahmed
Salles : Star La Croisette, Bagatelle
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