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Services de gardiennage : le manque de main-d’œuvre déploré

17 octobre 2016, 11:30

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Services de gardiennage : le manque de main-d’œuvre déploré

Il y aurait une perte d’intérêt de la population à exercer le métier d’agent de sécurité. Raisons  évoquées : le salaire non attrayant et les horaires décalés. De ce fait, depuis cinq ans, les compagnies évoluant dans les services de gardiennage peinent à recruter du personnel. Un constat accablant que font les opérateurs Caudan Security Services  et Maurigard.

D’ailleurs, René Leclézio, Managing Director du groupe Promotion and Development (PAD), dont fait partie Caudan Security Services, faisait état de cette situation lors d’une interview accordée à l’express, la semaine dernière. Et le Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie, Vilas Soopramanien, abonde dans le même sens. «Certains travaillent à peine quelques mois avant de nous quitter. Les principaux motifs avancés sont le travail de nuit ou encore le salaire, qu’ils considèrent plus bas que celui offert dans d’autres secteurs», explique-t-il.

À titre indicatif, Caudan Security Services a recruté quelque 1 683 personnes durant ces cinq dernières années, mais elle a en contrepartie perdu… 1 852 membres durant cette période. En 2016, la compagnie a recruté  140 personnes mais seulement 97 travaillent toujours pour la compagnie.

Pour l’heure, si Caudan Security Services dispose d’une main-d’œuvre qui tourne autour de 700 personnes, la compagnie devra recruter encore plus de personnel pour étendre ses activités. Jusqu’ici, elle a usé de plusieurs moyens pour le recrutement. «Nous avons effectué des spots radiophoniques et participé à un grand nombre de job fairs. Nous utilisons même nos véhicules pour faire passer le message», indique Vilas Soopramanien. En vain.

La solution, selon le CEO, serait de recruter des travailleurs étrangers. Mais il fait ressortir qu’il y a des paramètres à tenir en compte, comme la barrière de la langue. «Il ne faut pas oublier que les agents de sécurité sont aussi des Customer Service Agents. Ils doivent pouvoir rassurer le client ou encore guider quelqu’un qui cherche un renseignement, par exemple»,  souligne-t-il. Et d’ajouter que Caudan Security Services avait déjà formulé une demande pour recruter de la main-d’œuvre étrangère en 2012, mais le gouvernement n’avait pas accédé  à sa requête.

Dans l’entretien accordé à l’express, le Managing Director de PAD avait révélé que le groupe compte refaire une demande «afin de faire comprendre la pertinence derrière cette action aux autorités».

Mukan Mardaymootoo, le CEO de Maurigard, soutient, pour sa part, qu’il n’a même pas essayé de formuler une demande à l’État, car il sait que cela ne va pas aboutir. Selon lui, «le secteur des services de gardiennage est un domaine important, on ne peut faire venir des étrangers et les placer partout dans le pays. Il faut rappeler que les agents de sécurité doivent obligatoirement avoir un permis de la police pour pouvoir opérer et il y a tout une procédure avant de l’obtenir».

La technologie pour pallier le manque de travailleurs

<p>Le manque d&rsquo;effectifs est l&rsquo;une des raisons qui ont poussé Caudan Security à se tourner vers les nouvelles technologies, comme l&rsquo;installation de caméras et de détecteurs. La technologie est justement un créneau vers lequel la société est en train de se positionner, notamment avec la joint-venture qu&rsquo;elle vient de créer avec la firme sud-africaine Integrated Safety and Security Solutions.</p>