«Le taux de chômage, qui était de 8% sous le régime Ramgoolam, baisse continuellement depuis un an.» Lundi soir, à Goodlands, Pravind Jugnauth a refait le match de l’emploi. Selon le ministre des Finances, il n’y a pas photo: l’alliance Lepep obtient de meilleurs résultats que le précédent gouvernement travailliste. Info ou intox? L’infographie ci-dessous, qui compare la performance des uns et des autres à mi-année (c’est-à-dire au 30 juin), lui donne plutôt raison, même si cela mérite d’être nuancé.

Que voit-on ? La courbe la plus haute correspond à la période Bérenger. Un an après l’arrivée au pouvoir de Navin Ramgoolam, le taux de chômage frôlait encore les 10%, avant de connaître une baisse spectaculaire, puis de se stabiliser autour de 8%. L’alliance Lepep, pour l’instant, fait effectivement mieux. Pour en prendre la mesure, une moyenne est ici éclairante.

Durant la décennie travailliste, on est à 8,4% de chômage. Contre 7,6% depuis que sir Anerood Jugnauth a repris du service. Ce qui tord le cou à une idée reçue: non, ce n’était pas mieux avant sur le front du chômage.

Pourtant, s’il est un domaine où l’actuel gouvernement «déçoit», c’est bien celui-ci. «Cette critique correspond moins à un réel échec qu’à une forte attente qui a été déçue», analyse un conseiller du ministre des Finances. Comprenez: en promettant monts, merveilles et miracles (notamment la création de 20 000 emplois par an), l’alliance Lepep a frustré beaucoup de monde, alors même que les chiffres sont encourageants.

Encore que cela dépende de l’indicateur choisi. Si l’on prend celui du nombre de chômeurs, le bilan est moins flatteur. Ils sont 900 de moins depuis l’installation de ce gouvernement. Avec Navin Ramgoolam, en deux mandats, ce chiffre avait diminué de 12 000.