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Bébé opéré du cœur: «Notre petit ange s’en est allé», disent les Durbarry

23 octobre 2016, 19:45

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Bébé opéré du cœur: «Notre petit ange s’en est allé», disent les Durbarry

Il n’avait que trois mois lorsqu’il a été opéré du cœur ; ce qui constituait une première à Maurice. Il allait souffler sa première bougie dans une semaine. Mais Irshaad est parti rejoindre les anges. Depuis que leur rayon de soleil s’en est allé, il pleut des larmes chez les Durbarry. Les rares sourires, eux, sont nourris par les souvenirs laissés par leur petit. Rencontre.

Vendredi matin. Il pleut à Upper-Vale. Dans le cœur de Najeeda et d’Isaac aussi. Irshaad les a quittés. Il allait fêter son premier anniversaire le 2 novembre. Mais le bébé, opéré du cœur alors qu’il n’avait que trois mois, a succombé à une défaillance d’organes multiples. Depuis, la maman et le papa, âgés de 19 et 24 ans, s’accrochent aux souvenirs. Et esquissent de temps en temps de tristes sourires en évoquant les moments privilégiés, trop courts, passés avec leur enfant.

«Notre petit ange s’en est allé…» répète Isaac, comme pour s’en convaincre. «C’était le 19 mars, soit un mois après son opération du cœur. On a cru qu’il allait s’en sortir mais il a eu des problèmes aux poumons, à l’abdomen. Il a dû subir deux autres interventions très lourdes. Il n’avait plus la force…» Isaac et Najeeda sont aussi à bout de force, après ce long combat.

De la rancœur ? Ils n’en ont pas. «Nous savons que les responsables, les médecins et le personnel soignant du centre cardiaque de Pamplemousses ont fait de leur mieux.» Isaac est même allé les remercier après. Pour leur soutien, leur dévotion. C’était la première fois qu’un enfant de cet âge subissait une telle opération à Maurice, même si le médecin était étranger. «Ils ont tout tenté. Mais le destin en a décidé autrement.»

«Les gestes mécaniques, le contact avec les clients aident à ‘oublier’. Mais les souvenirs sont tenaces. Les coups d’œil au portable – qui contient des dizaines de photos de leur ‘ti lamour’ – fréquents.»

Certes, le quotidien a repris le dessus. Isaac et Najeeda s’activent pour faire tourner la supérette familiale. Les gestes mécaniques, le contact avec les clients aident à «oublier». Mais les souvenirs sont tenaces. Les coups d’œil au portable – qui contient des dizaines de photos de leur «ti lamour» – frequents.

La chambre du bébé est restée intacte. «Cela fait sept mois qu’il est parti. Mais nous n’avons pas eu le courage de trier ses affaires. Tout est resté tel quel.» Et puis les vendredis, après la prière, ils rendent visite à Irshaad. Qui est enterré au cimetière de Plaine-des-Papayes.

Ce qui leur procure du réconfort aussi, c’est l’autre bébé de la famille. «C’est ma nièce. Elle vient d’avoir neuf mois. On joue avec elle, on lui donne à boire. Sa présence nous aide», confie Najeeda en nous montrant la photo de l’enfant. Mais le fait qu’ils ne verront pas grandir le leur, le voir rire, marcher, leur fend le cœur. Ce genre de plaie ne se referme jamais complètement, rappellent les Durbarry.

Irshaad continue ainsi de vivre dans leurs pensées, à chaque minute, à chaque instant. Ontils pensé à faire un autre enfant ou est-ce trop tôt ? «Pas maintenant. Dans deux ans peut-être. Pour l’instant, je n’ai pas le courage de porter un autre bébé pendant neuf mois en moi», lâche Najeeda, perdue dans ses pensées. Son regard croise celui d’Isaac. Sur leur visage, les expressions défilent : tristesse, résignation, espoir.

Oui, même si ce n’est pas pour tout de suite, ils feront un autre bébé. Histoire de retrouver en celui-ci un petit peu d’Irshaad.