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Consommation: les prix des cigarettes tuent aussi

23 octobre 2016, 20:46

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Consommation: les prix des cigarettes tuent aussi

«Les prix ne font qu’augmenter.» Une phrase que l’on entend souvent dans la bouche des fumeurs. Comme pour leur donner raison, le prix d’un paquet de cigarettes, d’une marque très prisée chez nous, a pris l’ascenseur, passant de Rs 135 à Rs 150. La raison avancée par le distributeur ? Il veut «rehausser» l’image de la marque. A-t-il le droit de le faire, quand le porte-monnaie, lui, fait une sale tête ?

D’ores et déjà, il faut savoir qu’il n’y a que les importateurs et les revendeurs qui peuvent influencer les prix des produits. Le ministère n’y est pour rien. C’est du moins ce que déclarent les experts au rayon consommation. Est-ce qu’ils se paient nos têtes ?

Non, à en croire Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC). Il explique que cela irait à l’encontre des règlements établis par la World Trade Organisation. «Bien sûr, il y a certains produits dont les prix sont régulés et d’autres qui ne peuvent excéder les maximum mark up prices définis par le ministère.» Mais pour la plupart des produits, ce sont les importateurs et les revendeurs qui décident.

Raj Appadu, président de l’Association des commerçants, a une explication similaire. «Lorsqu’il y a une hausse au niveau de notre prix d’achat, cela va forcément se répercuter sur le prix de vente et donc sur le porte-monnaie du consommateur

«Non, ce n’est pas nous qui décidons», renchérit d’ailleurs un officier du ministère du Commerce qui n’a effectivement pas son mot à dire, à quelques exceptions près. Les prix des produits mentionnés dans le Consumer Protection – Price and Supplies Control Act sont régulés. La liste inclut les produits de première nécessité principalement, comme le pain, le riz, la farine et le gaz ménager. L’essence y figure aussi. «Pour le reste, l’importateur peut recommander un prix, mais les revendeurs peuvent ne pas respecter les consignes

C’est là que tout se complique. Les frais de l’un influencent, en fait, les prix de l’autre. Par exemple, un supermarché devra encourir davantage de frais qu’un petit revendeur et ses dépenses sont répercutées sur le prix de vente. Les supermarchés réclament en outre de l’argent pour que le produit soit bien exposé, bien en vue, sur les rayons. Et l’importateur prend cela en considération lorsqu’il calcule son prix de vente. Résultat des courses : les prix partent en cacahuètes.

Bizarre

Qu’en est-il du National Price Consultative Council (NPCC) ? Celui-ci a été mis en place l’année dernière et a pour but d’enquêter sur les différences de prix d’un même produit, d’une région à l’autre. «Nous nous occupons de la protection des consommateurs. Lorsque nous estimons qu’il y a une hausse abusive des prix et qu’il n’y a aucune explication rationnelle pouvant expliquer cela, nous enquêtons», souligne John Lam choo, président du NPCC. Mais le pouvoir de cet organisme s’arrête là.

Et la cigarette dans tout ça ? «Les prix sont proposés par le distributeur. Encore une fois, le prix n’est pas régulé et peut donc prendre l’ascenseur n’importe quand.» D’accord mais une hausse de Rs 50 pour un paquet de cigarettes en cinq mois, n’est-ce pas là un abus ? «C’est effectivement bizarre et les explications du distributeur ne sont pas convaincantes. Nous nous occuperons de cette affaire

En attendant, une seule solution : arrêter de fumer.