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L’éclosion d’une industrie cinématographie, un défi à relever
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L’éclosion d’une industrie cinématographie, un défi à relever
Les professionnels de l’industrie du film se sont rencontrés la semaine dernière. Le consultant Jonathan Olsberg a situé l’industrie cinématographique émergente de l’île. Voici ce qui en ressort.
«Il y a cinq ans, votre pays avait déjà le potentiel pour que ce secteur devienne florissant. L’industrie cinématographie à Maurice est encore naissante mais elle peut prendre de l’essor. Le fait que vous ayez des étrangers prêts à s’établir chez vous et que des projets d’aménagement de studios soient en cours sont de très bons signaux.» C’est en ces termes que Jonathan Olsberg, consultant spécialisé dans l’industrie du cinéma, a démarré son intervention au Holiday Inn, jeudi dernier.
Invités par le Board of Investment, plusieurs professionnels locaux et étrangers de l’industrie du film s’y étaient réunis. Cela, afin d’esquisser les grandes lignes de l’industrie cinématographique locale sur les dix ans à venir.
Jonathan Olsberg n’est pas un inconnu des Mauriciens. En 2011, il avait apporté ses connaissances à la mise sur pied du Film Rebate Scheme. Dans son discours, il a cité en exemple l’Islande, pays de moins de 500 000 habitants, qui a su mettre en place un secteur du film florissant, de même que la Nouvelle-Zélande où s’est déroulé le tournage de la célèbre série Game of Thrones et qui a attiré des milliers de touristes vers ce pays.
Si le cinéma est la première vision qui nous vient à l’esprit quand nous parlons de films, Jonathan Olsberg a fait ressortir que ce secteur est très vaste et va du film de cinéma au programme télévisé en passant par les jeux vidéo et le secteur de la réalité virtuelle. Le film est un des piliers des industries créatives qui, eux, englobent les médias, la mode et la musique, entre autres. «Ce qui rend le secteur du film intéressant, c’est qu’il est toujours en train d’évoluer. Non seulement en contenu mais également dans sa distribution au public.»
Il a fait ressortir que le secteur du film et des industries créatives est un «very fast growing industry», qui a des répercussions autant sur le côté économique – avec la création d’emplois
entre autres – que l’aspect culturel des pays ; et que d’année en année, les bénéfices «keep on increasing». «Je ne sais pas si à Maurice les industries créatives sont autant reconnues mais ce secteur est des plus prospères au Royaume-Uni… Bien plus que bien des secteurs, y compris le service financier.»
«Promouvoir les talents»
Pour maximiser ces bénéfices, Jonathan Olsberg a expliqué qu’il est impératif que le développement au niveau international aille de pair avec le développement au niveau local. Il a recommandé de se servir du Film Rebate Scheme pour attirer des professionnels étrangers qui peuvent non seulement venir tourner à Maurice mais aussi former les Mauriciens aux métiers du cinéma. Il a souligné que plusieurs professionnels, tels les graphics designers ou ceux travaillant dans le secteur de la réalité virtuelle, sont en grande demande auprès des producteurs.
Jonathan Olsberg a affirmé qu’il y a plusieurs manières de financer un film mais que c’était à chaque pays de considérer le meilleur moyen. En outre, il a vivement recommandé la mise sur pied d’une Film Commission qui aura, entre autres, pour tâche de créer des stratégies de marketing, notamment concernant la distribution des produits locaux. Il encourage également les traités de coproduction de films entre pays et soutient que cela permet au film d’être reconnu par les pays et de bénéficier des avantages proposés dans ces pays.
Le spécialiste a insisté sur la mise en place d’infrastructures. «C’est le danger dans plusieurs pays. Ils mettent en place un système de motivation sans penser aux infrastructures. Les producteurs viennent en masse mais ne trouvent pas les facilités qui leur sont nécessaires et c’est finalement la réputation du pays qui est mise à mal.» Il est important, selon lui, de connaître les compétences qui manquent et de promouvoir les talents et d’encourager les macro-industries oeuvrant dans le secteur. Il recommande aussi d’être «very strong in digital innovation» et de mettre en place un groupe de professionnels, qui pourront travailler ensemble. Il estime également que les diffuseurs ont leur rôle à jouer dans le financement des productions. Un relevé du nombre de compagnies qui travaillent dans le secteur, du nombre de personnes qu’elles emploient et de leur chiffre d’affaires doit être systématiquement fait.
Johnathan Olsberg est convaincu que si les stratégies sont mises en place, rien n’empêchera le secteur de croître.
Le secteur du film à maurice a généré 400 emplois
<p>Le Film Rebate Scheme a rapporté plus de Rs 600 millions au pays. Le secteur a généré environ 400 emplois directs et indirects. Si les plus grosses productions viennent de l’Inde, notre île a également accueilli des producteurs venant de la Chine, d’Afrique du Sud, du Japon et du Brésil, entre autres. Les productions tournées à Maurice ne concernent pas que les films mais aussi des documentaires commerciaux. Plusieurs projets à venir, dont la «Film City» dans le Sud, permettrait la création d’emplois.</p>
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