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Nouvel hôtel «embarrassant» à Bel-Ombre
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Nouvel hôtel «embarrassant» à Bel-Ombre
L’annonce n’est pas venue du ministère des Terres et du Logement. Au contraire, le mardi 26 octobre au matin, un conseiller de Showkutally Soodhun nous assurait qu’«à part Clear Ocean Limited et son projet Pelangi, il n’y a aucun autre projet hôtelier en cours dans le Sud». Or, nos recoupements indiquent qu’en septembre dernier (il y a moins d’un mois donc), un autre groupe sud-africain a obtenu, du ministère des Terres et du Togement, la réservation de 15 arpents des terres de l’État sur le front de mer, à Bel-Ombre, pour la construction d’un hôtel.
KPMM, une compagnie sud-africaine de construction, veut y construire un immense hôtel cinq-étoiles de 20 chambres pour Rs 2 milliards. Le précieux sésame en main (la réservation des terres par le ministère), les promoteurs sont actuellement en négociation avec une franchise internationale pour que l’hôtel, une fois construit, porte son nom. Mis devant ces éléments, le conseiller du ministère des Terres et du Logement déclarera dans l’après-midi : «Si vous êtes sûrs de votre info, tant mieux. Si je ne le sais pas, c’est sans doute parce que ce n’est pas moi qui ai traité ce dossier.»
Forte controverse
Officiellement donc, le ministère des Terres et du Logement n’a toujours pas confirmé la réservation de 15 arpents de terres de l’État pour la construction de cet hôtel à Bel-Ombre. Le ministre, tout comme son attachée de presse, est resté injoignable. Pourquoi ce silence alors que généralement les ministres accourent pour annoncer de tels projets de développement ?
D’abord parce que le contexte est particulier. Showkutally Soodhun a été pris en flagrant délit d’exagération en justifiant la privatisation d’une partie de la plage à Pomponette au profit de Pelangi. Il a affirmé, le 30 septembre dernier, que les hôtels sont tellement remplis que même lui se fait refouler. Ce projet qui bute sur une forte controverse dans le sud du pays, a mobilisé habitants et écologistes, dimanche, pour un pique-nique contre la privatisation de la plage de St-Félix.
«Il est pertinent que les côtes qui existent soient préservées dans leur état naturel»
Ensuite peut-être parce que ce projet viole la National Development Strategy (NDS) que les autorités sont tenues de respecter en vertu de la Planning and Development Act 2004. Or, cette NDS stipule que «la côte Sud, de Blue Bay à Baie du Cap, est une Heritage Zone (...). Il faut protéger la côte, limiter drastiquement les développements (...) et il est pertinent que les côtes qui existent soient préservées dans leur état naturel».
Cette question, soulevée par les journalistes lors de la conférence de presse de Showkutally Soodhun, le 30 septembre dernier, avait provoqué pas mal d’embarras, au point où le ministre a préféré laisser le soin à une fonctionnaire de répondre. La Principal Town and Country Planning Officer avait expliqué que l’idée d’un projet à Pomponette était antérieure au NDS. Mais cette explication ne tient pas la route dans le cas du projet de Bel-Ombre, car il est tout nouveau...
Enfin, le nom d’un Mauricien qui travaille comme consultant aux côtés des promoteurs sud-africains poserait aussi problème. Comptable et directeur de compagnie, il est le bras droit d’un grand bailleur de fonds de deux grands partis politiques. Sollicité par l’express, ce consultant non plus n’a pas répondu à nos appels téléphoniques.
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