Le secteur immobilier a rapporté, à lui seul, environ Rs 5 milliards d’investissement directs étrangers de janvier à juin de cette année. Pourtant, le Premier ministre avait plaidé, en avril, pour davantage d’investissements dans les secteurs productifs.

L’appel du Premier ministre pour qu’il y ait davantage d’investissements dans les secteurs productifs, n’a, semble-t-il, pas été entendu. Des Rs 8 milliards d’investissement directs étrangers engrangés à Maurice de janvier à juin, environ Rs 5 milliards concerne le segment immobilier. C’est ce que révèlent les derniers chiffres publiés par la Banque centrale, la semaine dernière.

C’est en avril que sir Anerood Jugnauth avait plaidé, lors d’une rencontre avec le secteur privé, pour plus d’investissements dans les secteurs productifs. Et selon Vinay Guddaye, Head of Outward Investment au sein du Board of Investment (BOI), toutes les mesures sont prises pour y attirer l’investissement étranger. Mais, prévient- il, les résultats ne risquent pas d’être visibles de sitôt.

«Nous travaillons déjà sur le développement des secteurs productifs. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain, explique celui qui représentait le BOI lors d’une conférence de presse, mercredi, au siège de l’African Leadership College, au Beau Plan Business Park, pour annoncer la tenue prochaine de l’African Leadership Network (voir encadré). Pour le domaine de l’aquaculture par exemple, il y a déjà des gens intéressés. D’ailleurs, tous les 18 sites identifiés ont été réservés.»

D’ajouter que d’autres initiatives ont été lancées pour promouvoir l’investissement dans les secteurs productifs comme le blockchain workshop et l’atelier de travail sur le développement du port franc. L’objectif d’attirer des entreprises manufacturières à Maurice. Pour l’heure, souligne Vinay Guddaye, il s’agit surtout de poser des bases solides afin que les industries productives puissent décoller.

Qu’en est-il des projections du BOI pour le montant des investissements étrangers en 2016 ? Le Head of Outward Investment s’attend à une meilleure performance que l’année dernière.

Concernant la chute de Maurice, qui passe de la 32e à la 49e place dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale (BM), tout comme le Chairman du BOI, Vinay Guddaye est d’avis que le pays n’a pas régressé. «We have just been static in a dynamic environment.» Dans la foulée, il fait valoir que ce rapport n’a pas tenu compte des mesures annoncées dans le Budget et que le BOI travaille pour une meilleure facilitation des affaires.

Jean-Francois Chaumière, Senior Advisor du Premier ministre, également présent lors de la conférence de presse mercredi, se veut optimiste. «Nous voulons que Maurice soit le no1 dans la région et sur le continent africain. C’est très sérieux et vous verrez l’année prochaine que ce sera différent.» Sachant que le pays a fait plusieurs bonds en avant et intéresse toujours des investisseurs étrangers, fait-il valoir.